Protocole de surveillance ophtalmologique des patients traités par antipaludéens de synthèse ou par vigabatrin au long cours - 26/02/09
Résumé |
La rétinopathie aux antipaludéens de synthèse (hydroxychloroquine et chloroquine) est très rare. Sans possibilité thérapeutique, elle peut entraîner la cécité légale. Depuis 1957, tous les auteurs s’accordent sur la nécessité d’une surveillance des patients sous antipaludéens de synthèse (APS) au long cours. Le protocole préconisé est actuellement le suivant : information du patient, examen ophtalmologique clinique complet couplé à un champ visuel central et à un bilan électrophysiologique, et ce, avant traitement ou au plus tard dans les 6 premiers mois. Pendant le traitement, une surveillance comparative sera effectuée à un rythme déterminé par l’existence ou non de facteurs de risque, ceux-ci étant : une dose ingérée cumulée supérieure à 1,8kg, une dose journalière supérieure à 6,5 mg d’hydroxychloroquine/kgIMC/jour, des antécédents ophtalmologiques, une insuffisance hépatique et/ou rénale, un âge supérieur à 65 ans et la prise de chloroquine. Cette rétinopathie peut toutefois survenir en l’absence de tout facteur de risque connu. Malgré la contrainte de ce suivi, le rapport bénéfice/risque reste très en faveur de l’usage des APS de synthèse.
Le vigabatrin, antiépileptique puissant, est réservé au syndrome de West et aux épilepsies rebelles aux autres anti-comitiaux. Il améliore la qualité de vie, mais il peut entraîner une atteinte caractéristique du champ visuel avec un déficit nasal bilatéral et des altérations électrophysiologiques rétiniennes. Le protocole de surveillance de ces patients préconisé actuellement comprend : si possible avant mise sous traitement puis tous les 6 mois un examen ophtalmologique clinique complet avec un relevé du champ visuel et un bilan électrophysiologique. Cette surveillance est difficile car ces patients ne sont pas en mesure de réaliser un champ visuel ; parfois, seul l’examen électrophysiologique est possible. Le rapport bénéfice/risque reste pourtant nettement en faveur du vigabatrin. En pratique, les patients qui ont une diminution de la fréquence de leurs crises comitiales et qui présentent des changements minimes de leur fonction visuelle peuvent continuer leur traitement avec un suivi rigoureux, les autres doivent arrêter le vigabatrin.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Treatment with the antimalarials chloroquine or hydroxychloroquine rarely causes retinopathy. Chloroquine and hydroxychloroquine toxicity are untreatable and can progress to legal blindness. Since 1957, there has been a consensus on the need to monitor patients on long-term chloroquine or hydroxychloroquine therapy. Currently, the procedure for follow-up includes collection of patient information, complete ophthalmological exam with automated central perimetry, and retinal electrophysiology. Screening should take place before treatment or no more than 6 months after initiation of antimalarial therapy. During treatment, monitoring relative to the baseline should be at a frequency determined by whether there are risk factors for development of toxicity, such as a cumulative dose greater than 1.8kg, a daily dose greater than 6.5mg of hydroxychloroquine/kg/day, concurrent or past ophthalmological diseases, hepatic or renal insufficiency, age older than 65 years, and chloroquine intake. Retinopathy can occur in the absence of risk factors. The risk/benefit ratio favors therapy despite the time and expense of screening.
Vigabatrin (VGB) is an effective drug for treatment of epilepsy and has been used in the treatment of West syndrome and epilepsy resistant to other drugs. VGB treatment improves quality of life, but it can induce characteristic bilateral nasal visual field defects and changes in retinal electrophysiology. Currently, the recommended procedure is to screen these patients before treatment, if possible, with a complete ophthalmological exam including perimetry and retinal electrophysiology every 6 months. It may be necessary to rely on retinal electrophysiology since some patients may not be able to undergo perimetry. The risk/benefit ratio sill clearly favors VGB treatment. Patients whose seizure incidence is reduced and have only minimal visual changes could continue VGB with strict monitoring. The others must discontinue VGB.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Rétinopathie, Anti-paludéens de synthèse, Vigabatrin
Keywords : Retinopathy, Antimalarials, Vigabatrin
Plan
Vol 32 - N° 1
P. 83-88 - janvier 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.