O10 - Dépistage systématique associé à une prise en charge intensive du diabète gestationnel : quels bénéfices pour quelles patientes ? - 12/03/09
N Chevalier [1],
S Hiéronimus [1],
V Giaume [1],
G Daideri [2],
A Bongain [3],
P Fénichel [1]
Voir les affiliationsIntroduction : Nous avons précédemment rapporté la faible pertinence du test de O’Sullivan pour le dépistage du diabète gestationnel (DG) dans notre population, conduisant à adopter un dépistage en un temps. Nous rapportons l’évaluation du pronostic materno-fœtal observé sur les six premiers mois de l’année 2008.
Patients et méthodes : Du 01/01 au 30/06/2008, 1312 patientes de notre maternité ont bénéficié d’une HGPO à 75 gr de glucose à 27 SA (± 3 SA). Le diagnostic de DG a été porté si la glycémie à jeun (GAJ) était ≥ 0,95 g/L et/ou la glycémie post-charge (GPP) ≥ 1,40 g/L. Chaque patiente avec DG a bénéficié d’une prise en charge intensive associant auto-surveillance glycémique pluriquotidienne, prise en charge diététique et insulinothérapie en cas de contrôle glycémique jugé insuffisant.
Résultats : La prévalence du DG a été multipliée par 2 avec le changement de stratégie (6,71 versus 2,98 %), soit 88 DG dépistés. Les patientes (41 % primipares) étaient âgées en moyenne de 31,5 ans (20-44). L’IMC préconceptionnel moyen était de 26 kg/m2 (17,9-44,6) mais > 27 chez 41 % des patientes ; 34 % des patientes ne présentaient aucun facteur de risque (FDR) de DG. Une insulinothérapie a été nécessaire dans 22,8 % des cas. Le terme moyen d’accouchement était de 39 SA (34-42). Un déclenchement a été pratiqué dans 43 % des cas, conduisant à une césarienne dans 1 cas sur 6. Le taux de césarienne s’élevait à 25 % (versus 17,6 % dans la population totale prise en charge), celui de prématurité < 37 SA à 12,5 %. Le poids moyen de naissance était de 3 258 g (1 710-4 280). La prévalence de la macrosomie était de 10,2 % (90° p) et de 7,9 % (poids ≥ 4 000 g). Aucun événement néonatal majeur n’a été rapporté.
Conclusion : La morbidité materno-fœtale des patientes sans FDR de DG est nulle et nous interroge sur l’intérêt réel d’une prise en charge intensive dans ce groupe ciblé. L’activisme obstétrical pour le seul motif de DG doit être également reconsidéré compte tenu du pourcentage non négligeable de césariennes dans notre cohorte. Il existe manifestement un pronostic plus réservé dans le groupe traité par insuline mais ces patientes sont majoritairement obèses (65 % versus 33,5 %), suggérant le rôle péjoratif du poids préconceptionnel sur l’issue de la grossesse en sus des niveaux de glycémie maternelle.
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Vol 35 - N° S1
P. 3 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.