O20 - Différence de lipolyse entre le tissu adipeux sous-cutané et le tissu adipeux profond chez la femme obèse - 12/03/09
I de Glisezinski [1],
MA Marques [2],
A Mairal [2],
R Anesia [2],
M Berlan [2],
M Lafontan [2],
D Langin [2],
P Chiotasso [3]
Voir les affiliationsObjectif : La mobilisation des lipides à partir du tissu adipeux diffère en fonction de la localisation. Cette différence persiste-t-elle lors d’une obésité massive ? Le but de l’étude est de comparer, in vitro, la lipolyse du tissu adipeux sous-cutané à celle du tissu adipeux profond. Pour cela, du tissu adipeux sous-cutané abdominal et du tissu adipeux omental ont été prélevés en per-opératoire chez 22 femmes obèses (âge : 51 ± 9 ans, IMC : 43 ± 1 kg/m2).
Résultats : L’effet max (en % de la basale) de l’isoprénaline est supérieur dans le tissu profond par rapport au tissu sous-cutané (p = 0,02). En présence d’insuline (10-7 M), l’effet max de l’isoprénaline est diminué dès 10-9 M pour le tissu profond (p < 0,001) et dès 10-8 M pour le tissu sous-cutané (p < 0,01). Cette inhibition de la lipolyse due à l’insuline est encore plus marquée avec la noradrénaline ; cependant elle est moindre dans le tissu profond comparée au tissu sous-cutané. Par contre, il n’y a pas de différence significative entre le tissu sous-cutané et le tissu profond lors d’incubation avec d’autres agents lipolytiques : l’adrénaline (effet bêta et alpha-adrénergique), l’ANP (peptide natriurétique), l’ADA (inhibiteur de l’adénosine), l’OPC (inhibiteur de la phosphodiestérase), la Forskoline et le Dibutyril-AMPc (augmentent le taux d’AMPc). Par ailleurs, l’ajout de Bay (inhibiteur de la LHS) lors de l’activation de la lipolyse par l’isoprénaline inhibe de façon plus importante la lipolyse dans le tissu profond que dans le tissu sous-cutané. La mesure de l’activité de la LHS, supérieure dans le tissu profond, confirme ce résultat. La quantification par Western Blot des lipases, LHS et ATGL, et du cofacteur de l’ATGL, CGI-58 est en cours.
Conclusion : Cette étude met en évidence que, chez l’obèse, la lipolyse induite par la stimulation bêta-adrénergique est supérieure dans le tissu adipeux profond par rapport au tissu adipeux sous-cutané et que l’effet antilipolytique de l’insuline est moindre dans le tissu adipeux profond. De plus, dans ce dernier, on observe une plus grande activité de la LHS. Ces résultats montrent la persistance d’une meilleure mobilisation des lipides dans le tissu adipeux profond chez la femme lors d’obésité morbide.
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Vol 35 - N° S1
P. 6 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.