O52 - Le niveau de glucagonémie à jeun est un déterminant statistique indépendant de l’insulino-résistance chez 200 sujets explorés avec l’oral minimal model - 12/03/09
Introduction : La résistance à l’insuline dans une population donnée est statistiquement déterminée par un terrain génétique et l’importance de l’adiposité. Le glucagon, du fait de son action anti-insuline, joue-t-il un rôle dans l’insulino-résistance mesurée au niveau de l’organisme entier ?
Patients et méthodes : Nous avons étudié 200 sujets (29 M/171 F), âge 13-81 ans, 30,6 IMC moyen allant de 17,3 à 50,1 kg/m2, à l’aide d’un petit-déjeuner standardisé (76 g de glucides) avec analyse de la sensibilité à l’insuline (SI) par l’oral minimal model (OMM) et détermination du glucagon à 0, 90 et 180 min.
Résultats : SI, qui est compris entre 0,91 et 62 min-1/(m U/mL) x 10-4 c’est-à-dire toute la gamme des valeurs de sensibilité à l’insuline, est statistiquement « expliquée » par 2 variables indépendantes les unes des autres : adiposité (meilleure corrélation avec l’IMC : r = – 0,565 p < 0,0001), et le glucagon (r = – 0,223 p < 0,02). Bien que SI présente ses corrélations classiques avec la composition corporelle (tour de taille r = – 0,492 p < 0,001, taille sur hanche r = – 0,191 p < 0,05, pourcentage de masse grasse r = – 0,472 p < 0,01), aucun de ces paramètres n’est corrélé au glucagon. Une analyse multivariée confirme qu’adiposité et glucagon sont 2 déterminants indépendants de SI. La glycémie à jeun est corrélée négativement à SI (r = – 0,331 p < 0,001) mais n’est pas corrélée au glucagon à jeun.
Conclusion : Ainsi, à côté de la composition corporelle (masse grasse) qui est clairement le facteur prédictif majeur de SI, et « explique » statistiquement 32 % de sa variance, le glucagon, déterminant indépendant, « explique » statistiquement 5 % de SI. Cette corrélation peut être mise sur le compte de la réduction du frein insulinique de la cellule alpha du fait de l’insulino-résistance, mais aussi d’un effet anti-insuline du glucagon sur la captation de glucose au niveau hépatique et périphérique. Ces résultats reflèteraient alors une participation de l’hyperglucagonémie à la résistance à l’insuline mesurée au niveau du corps total, suggérant qu’il est pertinent de réduire la glucagonémie pour diminuer l’insulino-résistance.
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Vol 35 - N° S1
P. 14 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.