Introduction : Cette étude se propose d’évaluer l’influence de la pression artérielle sur la fonction rénale des diabétiques.

Patients et méthodes : Ce travail repose sur l’étude d’une population de 70 patients, d’âge moyen 63,2 ± 10,9 ans, suivis pour un diabète de type 2 connu depuis 13 ± 9 ans. Une évaluation de la fonction rénale par le calcul de clairance de la créatinine (Cl créat.) et une MAPA sont effectuées à 5 ans d’intervalle (A0 et A5). Les patients sont répartis en 2 groupes selon que la Cl créat. diminue (progresseurs P, N = 47) ou reste stable (non progresseurs NP, n = 23) entre les 2 évaluations. Les données enregistrées à A0 sont comparées entre ces 2 groupes.

Résultats : L’âge des patients, le sex-ratio, l’IMC, l’ancienneté et l’équilibre du diabète, la Cl créat ne diffèrent pas de façon significative entre les 2 groupes. À A0, les moyennes des PA nycthémérales et diurnes ne différaient pas entre P et NP. Les moyennes des PAS et des PAD nocturnes des P étaient significativement plus élevées que celles des NP (129 ± 13 vs 120 ± 15 mmHg, p < 0,02 et 74 ± 8 vs 69 ± 9 mmHg, p < 0,03). Pour l’ensemble de la population, la variation de la Cl créat entre A0 et A5 est corrélée négativement à la PAS nocturne à A0 (r = – 0,40, p = 0,003), qui explique 40 % de la variance de cette variation.

Conclusion : Ces résultats soulignent la responsabilité de la pression artérielle nocturne, et notamment de la PAS, dans la dégradation de la fonction rénale des diabétiques.