P65 - Augmentation de l’interleukine-7 (IL-7) à IMC constant chez les patients présentant une lipodystrophie partielle familiale (FPLD) ou un diabète de type 1 (DID1) avant et après transplantation insulaire - 12/03/09
MC Vantyghem [1],
M Delacre [2],
F Faivre-Defrance [3],
S Lucas [2],
L Dieudonne [3],
P Pigny [4],
F Pattou [5],
I Wolowczuk [2]
Voir les affiliationsIntroduction : De par sa capacité à réguler le stockage des acides gras et à sécréter des cytokines pro-inflammatoires, l’adipocyte apparaît comme une cellule-clé dans la régulation énergétique et immunitaire. L’IL-7, surtout connue pour ses fonctions immunes (Calzascia PNAS 08, Harnaha Diabetes 06) semble participer également à la formation de la masse grasse. Les dysrégulations du tissu adipeux sont nombreuses : obésités, lipodystrophies ou encore greffe d’îlots (Ryan 05, Vantyghem 08, Poggioli 08). Le but de ce travail était de comparer les taux d’IL-7 sérique chez des patients présentant des altérations de la masse grasse.
Patients et méthodes : Dix patients souffrant d’un DID1 insulinoprive autoimmun, 10 patients DID 1 évalués 1 an après greffe d’îlots, et 10 patients atteints de FPLD par mutation de la lamine A/C ont été comparés à 10 témoins d’IMC < 30 kg/m2. L’âge, l’IMC, la leptinémie, la glycémie à jeun, et l’HbA1c ont été évalués dans les groupes FPLD et DID1 avant et après greffe. L’IL-7 sérique a été mesurée par technique ELISA (BD Biosciences Pharmingen), de coefficient de variation intra et inter-essai < 15 %.
Résultats : Dans les 3 groupes de patients, l’âge (voisin de 45 ans), l’IMC (voisin de 23 kg/m2) et la leptinémie (DID1 : 5, 6 ± 1,1 ; DID1 greffés : 3,1 ± 2,6 ; FPLD : 5,7 ± 1,2 ng/ml) ne différaient pas significativement. En revanche, la glycémie à jeun (DID1 : 1, 9 ± 0,3 ; DID1 greffés : 1,3 ± 0,5 ; FPLD : 1,2 ± 0,1 g/l) et l’HbA1c (DID1 : 8, 5 ± 0,2 ; DID1 greffés : 6,2 ± 0,9 ; FPLD : 6,8 ± 0,5 %) différaient entre les groupes FPLD et DID1 greffés d’une part et le groupe DID1 d’autre part (p < 0,05). La moyenne des taux d’IL-7 était plus élevée dans les groupes FPLD (658 ± 99 pg/ml ; p < 0,001), DID 1 (409 ± 107 pg/ml ; p < 0,05) et DID1 greffés (589 ± 128 pg/ml ; p < 0,001) comparés aux témoins (72 ± 21 pg/ml), mais ne différait pas significativement entre les groupes de patients.
Conclusion : Les valeurs les plus élevées d’IL-7 sont observées chez les patients lipodystrophiques. Les patients DID1 ont des taux d’IL-7 plus élevés après greffe (associée à une perte de masse grasse). L’ascension des taux d’IL-7 pourrait refléter les processus inflammatoires et/ou immunologiques associés à nos différents « modèles » physiopathologiques (lipodystrophie génétiquement déterminée dans un cas, diabète d’origine auto-immune dans l’autre cas), ouvrant ainsi des perspectives dans la compréhension des mécanismes liant masse grasse, immunité et diabète.
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Vol 35 - N° S1
P. 43 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.