Introduction : L’obésité infantile ne cesse de progresser dans la plupart des pays industrialisés ; les pays en voie de développement ne sont pas épargnés, vue l’adoption du mode de vie occidental. Le risque de persistance de l’obésité à l’âge adulte est de 20 à 50 % voire 70 % si l’obésité survient après la puberté, ce qui entrainerait une recrudescence importante de diabète de type 2 et de maladies cardio-vasculaires au cours des prochaines décennies. C’est une véritable maladie vasculaire débutant dès l’enfance.

Matériels et méthodes : L’objectif de notre étude était d’estimer la fréquence des anomalies infra cliniques glucido lipidiques dans une population de 302 adolescents obèses selon les critères de l’IOTF, âgés entre 12 et 19 ans, recrutés par les médecins scolaires de la ville de Constantine durant l’année 2007. Cent quatre-vingt six filles et 116 garçons ont bénéficié de mesures anthropométriques et d’un bilan biologique dans un laboratoire central.

Résultats : Une hyperglycémie à jeun (≥ 1 g/l) affectait 10,6 % de la population (13,8 % des garçons, 8,5 % des filles), une hypercholestérolémie (> 2 g/l) 10,6 % (13 % des garçons, 9,2 % des filles), et une hypoHDLémie (≤ 0,4 g/l, Cook 2003, IDF 2007) 13,8 % (19,8 % chez les garçons, 9,6 % chez les filles). Le LDLc était > 1,3 g/l chez 10,3 % des adolescents. Près des 2/3 des adolescents avaient un taux de triglycérides élevé : 27,8 % avec un taux ≥ 1,1 g/l (Cook 2003) (29,6 % chez les garçons, 26,6 % chez les filles) et 10,7 % avaient un taux ≥ 1,5 g/l (IDF 2007). Il n’existe pas de différences significatives selon le sexe sauf pour le HDLc plus bas chez les garçons (p < 0,009).

Un cas de diabète de type2 était découvert chez une adolescente de 15 ans. Nos résultats rejoignent pour une partie les résultats de l’étude de Bogalusa aux USA (Freedman 1999).

Conclusion : L’absence de courbes Algériennes de définition de l’obésité chez l’enfant et l’adolescent constitue un handicap à l’analyse des données dans une population d’obèse qui ne cesse de croître de part le monde. C’est un véritable problème de santé publique nécessitant une vraie intervention afin de réaffecter les ressources pour lutter contre ce fléau qui a gagné même les plus jeunes à un niveau bien en amont.