P117 - Influence du polymorphisme G276T du gène de l’adiponectine sur le diabète de type 2 et ses complications dans la population tunisienne - 12/03/09
I Slim [1],
F Ben Haj Slama [2],
M Chadli-Chaieb [1],
I Mamman [2],
L Chaieb [1]
Voir les affiliationsIntroduction : L’adioponectine, principale adipocytokine sécrétée par le tissu adipeux, a été impliquée dans la protection contre l’insulinorésistance et l’athérosclérose. Certains polymorphismes du gène de l’adiponectine pourraient influencer sa concentration et/ou son activité. Le but de notre travail est d’étudier l’association entre le polymorphisme mononucléotidique G276T du gène de l’adiponectine et le diabète de type 2 et d’apprécier son retentissement sur les complications dégénératives du diabète dans la population tunisienne.
Patients et méthodes : L’étude a concerné 100 patients ayant un diabète de type 2 évoluant depuis au moins 10 ans et 216 témoins non diabétiques. Les génotypes ont été déterminés par amplification et digestion enzymatique (PCR-RFLP). Les taux d’adiponectine ont été mesurés par la technique ELISA en sandwich.
Résultats : Les fréquences alléliques étaient similaires entre les patients diabétiques de type 2 et les témoins pour le polymorphisme G276T (allèle G : 71,8 % vs 67,8 % et allèle T : 28,2 % vs 32,2 %, p = 0,361). Les taux moyens d’adiponectine étaient significativement plus faibles chez les diabétiques par rapport aux témoins (11,27 µg/ml vs 16,12 µg/ml, p = 0,0001). Le risque de complications microangiopathiques chez les diabétiques lié à la présence de l’allèle T était 7 fois plus élevé par rapport à l’allèle G (RR = 7,09 [1,34-24,52]). La coronaropathie était présente chez 14,03 % des diabétiques et associée significativement au polymorphisme G276T (p = 0,03). Le risque de survenue de la coronaropathie était environ 5 fois plus élevé chez les diabétiques qui avaient l’allèle T comparés à ceux qui avaient l’allèle G (RR = 4,75 [1,24-18,15]).
Discussion : Le polymorphisme G276T ne semble pas influencer la présence du diabète de type 2 dans la population tunisienne. Les discordances rapportées dans la littérature paraissent être liées aux différences ethniques. Par ailleurs, dans notre étude, les complications micro-angiopathiques et la coronaropathie sont associées significativement au polymorphisme G276T.
Conclusion : Dans la population tunisienne, l’allèle T du polymorphisme 276 du gène de l’adiponectine paraît favoriser la survenue de complications dégénératives du diabète de type 2. L’adiponectine pourrait être une bonne voie de recherche dans la prévention de ces complications.
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Vol 35 - N° S1
P. 55 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.