P151 - Faut-il encore faire une épreuve de jeûne glucidique pour déterminer les besoins en insuline de base lors de la mise en place de l’insulinothérapie fonctionnelle ? - 12/03/09
S Franc [1],
D Dardari [2],
B Boucherie [2],
JP Riveline [1],
M Biedzinski [1],
C Petit [2],
E Requeda [1],
M Varroud-Vial [1],
G Hochberg [1],
G Charpentier [3]
Voir les affiliationsIntroduction : Lors de l’instauration de l’insulinothérapie fonctionnelle (IF), une épreuve de jeûne est parfois utilisée pour déterminer les besoins insuliniques de base. Toutefois, ces besoins sont souvent surestimés. L’utilisation de paramètres personnalisés d’IF pourrait dispenser les patients de la réalisation de ce test.
Patients et méthodes : 35 patients diabétiques de type 1 pratiquant l’IF ont été suivis pendant 4 mois. Leurs besoins insuliniques de base avaient été estimés par l’algorithme d’Howorka : 0.35 u/kg poids x K (K, coefficient d’insulino-sensibilité : rapport entre besoins insuliniques actuels et théoriques, eux-mêmes calculés précisément). La dose d’insuline basale ainsi obtenue a été réévaluée par un jeûne glucidique des 24 h. Elle était considérée comme ajustée si les glycémies à jeun (GAJ) restaient entre 0,7-1,1 g/l au cours du test.
Résultats : La dose moyenne théorique d’insuline basale des patients était de 28 ± 13 unités (u) ; leur dose au début et à la fin de l’étude, respectivement de 23 ± 9 u et 25 ± 11 u. Il n’y avait pas de différence significative entre dose théorique et dose finale (delta [dose théorique-dose finale] : +2,7 u, p = 0.19). Parmi les 29 patients qui ont fait un jeûne glucidique, 59 % avaient une dose d’insuline basale ajustée et 38 % une dose insuffisante, justifiant alors un complément d’insuline (médiane de dose ajoutée : +4 u). Seul 1 patient a présenté une hypoglycémie modérée. En l’absence de prise de glucides, les excursions glycémiques moyennes aux repas étaient faibles ou nulles au cours du test (delta [GPP2h-GAJ] matin : +0,14 g/l, midi : +0,08 g/l et soir : -0,09 g/l). Elles dépassaient toutefois 0,5 g/l pour 20 % des repas, reflétant alors l’action des lipides/protéines sur la glycémie.
Conclusion : Si l’algorithme d’Howorka permet souvent une bonne évaluation d’emblée des besoins insuliniques de base, le jeûne glucidique sur 24 h peut aider à les ajuster. Toutefois, outre la réticence des patients à réaliser ce test, la possibilité d’excursions glycémiques peut conduire à des compensations injustifiées. Les tests de jeûne partiel (un repas sauté) non influencés par l’alimentation, pourraient s’avérer utiles en permettant d’ajuster l’insuline basale par période, au prix de contraintes modérées et le plus souvent acceptables pour le patient.
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Vol 35 - N° S1
P. 63-64 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.