P161 - Survenue de paralysies transitoires de l’accommodation après instauration d’une insulinothérapie - 12/03/09
C Orssaud [1],
R Ducloux [2],
A Hay [2],
MF Safraou [2],
C Solmon [2],
FX Sallée [3],
JL Dufier [1],
JJ Altman [2]
Voir les affiliationsIntroduction : La survenue de tout trouble de la vision est inquiétante pour les patients qui savent généralement que le diabète peut être responsable de complications ophtalmologiques graves. Certains de ces troubles sont liés à des fluctuations de la réfraction et évoluent parallèlement à l’équilibration du diabète. Nous présentons des paralysies transitoires de l’accommodation survenant lors de l’introduction d’une insulinothérapie pour discuter de leurs mécanismes.
Patients et méthodes : Quatre patients (3 hommes et 1 femme, âgés de 17 à 46 ans) ont été adressés à la consultation d’ophtalmologie pour l’apparition brutale d’une baisse d’acuité en vision de loin et en vision de près peu après l’introduction d’une insulinothérapie pour un diabète de type 1 de découverte récente.
Résultats : La réfraction initiale (en équivalent sphérique) de ces patients allait de – 0,75 à +0,50 dioptries (moyenne : +0,08 ± +0,02 dioptrie). Aucun patient ne portait d’addition en vision de près. Leur acuité visuelle était de 10/10 Parinaud 2 à chaque œil. Moins de 8 jours après introduction de l’insulinothérapie, la réfraction de loin variait de +0,75 à +3,00 dioptries. De près, ces patients devaient porter une addition allant de +1,75 à +2,00 dioptries. L’examen ophtalmologique était normal. Cette paralysie de l’accommodation a persisté de 10 à 45 jours (médiane de 21 jours). Il y a eu retour à la réfraction initiale chez 3 patients, mais un patient de 46 ans est resté presbyte.
Discussion : Les variations de la réfraction seraient induites par des modifications ioniques au sein du cristallin aboutissant à des changements de son indice de réfraction ou par des modifications de la courbure cornéenne. Les paralysies de l’accommodation survenant lors de la mise en route d’une insulinothérapie sont d’apparition plus rapide mais également de durée plus brève. Leur mécanisme pourrait être d’origine myogène, lié à des modifications de la concentration de potassium au niveau du muscle ciliaire.
Conclusion : Les paralysies de l’accommodation survenant lors de l’introduction de l’insuline inquiètent des patients confrontés à un nouveau traitement mais sont généralement transitoires. Il faut savoir les rassurer et leur proposer des méthodes de corrections adaptées à cette courte période de gêne visuelle.
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Vol 35 - N° S1
P. 66 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.