P188 - La dysfonction sexuelle chez la femme diabétique : relation avec les complications chroniques et l’environnement psychologique - 12/03/09
MF Philippe [1],
C Reynaert [2],
J Jamart [3],
D Tordeurs [2],
RJ Opsomer [4],
M Buysschaert [1]
Voir les affiliationsIntroduction : La dysfonction sexuelle est fréquente chez la femme diabétique. Son association avec les complications chroniques du diabète et/ou les facteurs d’environnement psychologique reste cependant très équivoque. Le but de notre étude a été d’analyser l’ensemble de ces paramètres dans un groupe de patientes diabétiques avec dysfonction sexuelle, hospitalisées dans notre service pour déséquilibre du diabète.
Matériels et méthodes : Nous avons inclus dans l’étude 25 diabétiques de type1 (n = 12) et type 2 (n = 13) (âge 48 ± 13 ans [moyenne ± 1DS] ; durée du diabète : 13 ± 11 ans ; hémoglobine glyquée [HbA1C] 9,6 ± 2,3 %). Le diagnostic de dysfonction sexuelle a été démontré par un questionnaire spécialisé, le FSFI (Female Sexual Function Index ; dysfonction sexuelle si score ≤ à 26,5). Les complications chroniques du diabète ont été recherchées par les techniques conventionnelles et l’évaluation psychologique réalisée par des tests validés.
Résultats : Notre analyse montre que la dysfonction sexuelle tend à être plus fréquente en cas de microangiopathie (p = 0,054). Elle n’est pas corrélée à l’existence d’une neuropathie périphérique ou autonome. Les patientes atteintes de neuropathie périphérique avaient cependant un index FSFI significativement plus abaissé que celles sans neuropathie (10,2 vs 23,3, p = 0,005). Par ailleurs, il existe une association entre dysfonction sexuelle et gravité de la dépression, évaluée par le score de Beck (16 ± 12 [soit un stade léger à sévère], vs 9 ± 9 [stade minime], en l’absence de dysfonction, p = 0,006). Nous avons également observé une corrélation entre dysfonction sexuelle et entente maritale altérée évaluée par l’indice de Locke et Wallace (87 ± 35 vs 115 ± 28 en l’absence de dysfonction sexuelle, p = 0,007).
Conclusion : La dysfonction sexuelle n’est pas associée à l’existence d’une neuropathie. On retrouve néanmoins davantage de plaintes sexuelles (objectivées par un score FSFI) lorsqu’il y a une neuropathie périphérique. La dysfonction sexuelle est essentiellement influencée par un contexte de dépression et de dégradation de l’entente conjugale. Ceci amène à cibler l’interrogatoire aussi sur ces paramètres, impliquant une approche multidisciplinaire.
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Vol 35 - N° S1
P. 72 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.