P191 - La dysfonction sexuelle féminine : analyse de sa prévalence dans un groupe de patientes diabétiques de type 1 et 2 - 12/03/09
MF Philippe [1],
J Jamart [2],
C Reynaert [3],
RJ Opsomer [4],
M Buysschaert [1]
Voir les affiliationsIntroduction : La prévalence de la dysfonction sexuelle chez la femme diabétique est élevée quand un questionnaire ciblé est utilisé pour l’identifier. Sachant la dégradation de la qualité de vie qu’amène cette complication, son dépistage – et sa prévention – sont particulièrement importants. Le but de ce travail est d’évaluer la fréquence de cette dysfonction dans un groupe de patientes diabétiques au moyen d’un auto-questionnaire et de la comparer à un groupe contrôle.
Matériels et méthodes : Nous avons recherché la dysfonction sexuelle chez 25 patientes diabétiques (type 1 : n = 12 ; type 2 : n = 13) par un questionnaire FSFI (Female Sexual Function Index) comportant l’analyse de 21 paramètres, ainsi que dans un groupe contrôle apparié (n = 25). Les patientes étaient hospitalisées dans le service en majorité (80 %) pour déséquilibre glycémique chronique. Un bilan métabolique et hormonal était systématiquement réalisé.
Résultats : L’âge des patients était de 48 ± 13 ans (moyenne ± 1 DS) et la durée connue du diabète de 13 ± 11 ans. L’index de poids corporel était de 32 ± 10 kg/m2 (type 1 : 24 ± 3 ; type 2 : 39 ± 8). Le tour de taille était de 110 ± 31 cm (type 1 : 93 ± 29 ; type 2 : 122 ± 26 cm). L’hémoglobine glyquée (HbA1C) à l’admission était de 9,6 ± 2,3 %. Un bilan hormonal comportant LH, FSH, oestradiol, prolactine et TSH n’a pas été contributif. L’analyse des questionnaires FSFI a montré que la prévalence de la dysfonction sexuelle était significativement plus élevée chez la femme diabétique que chez les sujets contrôles (76 % [type 1 : 82 %, type 2 : 77 %] vs 12 %, p < 0,001). La durée du diabète était significativement plus élevée chez les femmes avec que sans dysfonction sexuelle (16 ± 11 vs 4 ± 4 années, p = 0,007). À l’opposé, il n’y avait aucune corrélation entre dysfonction sexuelle et le type de diabète ou la qualité du contrôle glycémique.
Conclusion : Les résultats de notre étude démontrent une fréquence significativement plus élevée de la dysfonction sexuelle chez la femme diabétique corrélée avec la durée du diabète, quel qu’en soit le type. Altérant fermement le bien-être de ces femmes, il semble dès lors important de la dépister par un interrogatoire orienté.
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Vol 35 - N° S1
P. 73 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.