P230 - Insulinémie, paramètres anthropométriques, métaboliques et tensionnels chez l’adulte obèse tunisien - 12/03/09
F Mahjoub
Voir les affiliationsObjectif : Déterminer le taux de l’insulinémie à jeun et ses corrélations avec les différents paramètres anthropométriques, métaboliques et tensionnels dans une population d’adultes obèses tunisiens.
Patients et méthodes : Il s’agit d’une étude prospective concernant (n = 100) obèses (BMI ≥ 30 kg/m2) âgés de 20 à 60 ans suivis à l’unité de recherche sur l’obésité humaine à l’Institut National de Nutrition. Chaque patient a bénéficié de mesures anthropométriques (poids, taille, body mass index, tour de taille), de mesure de la tension artérielle et d’un bilan biologique comprenant les dosages de la glycémie à jeun, de l’insulinémie à jeun, du cholestérol total, des triglycérides, du HDL-cholestérol, des apolipoprotéines A1 et B, de la lipoprotéine (a) avec calcul du LDL-cholestérol et du non-HDL-cholestérol.
Résultats : L’âge moyen est de 37 ± 10,8 ans. Quatre-vingt sept pour cent des obèses sont des femmes. Le BMI moyen est de 38 ± 6,7 kg/m2. L’obésité évolue en moyenne depuis 18,7 ± 10 ans. L’insulinémie à jeun moyenne est de 24,7 ± 20,1 mUI/ml avec des extrêmes de 5,3 à 146 mUI/ml. Le tiers des obèses présente une insulinémie à jeun élevée. Il n’existe pas de corrélation statistiquement significative entre le BMI et l’insulinémie à jeun. De même, l’élévation de l’insulinémie à jeun n’est pas statistiquement corrélée au tour de taille dans les deux sexes. Par ailleurs, il existe une corrélation positive et statistiquement significative (r = +0,31, p = 0,002) entre la glycémie et l’insulinémie à jeun. L’élévation de l’insulinémie à jeun est positivement et statistiquement corrélée à l’élévation de la cholestérolémie (p = 0,001), du LDL-cholestérol (p < 10-3), du non HDL-cholestérol (p < 10-3), de l’apolipoprotéine B (p < 10-3) et de la lipoprotéine (a) (p = 0,002). On a aussi noté une corrélation négative et statistiquement significative entre l’insulinémie à jeun et le HDL-cholestérol (p = 0,02). L’insulinémie à jeun est positivement et statistiquement corrélée à la pression artérielle aussi bien systolique (p < 10-3) que diastolique (p = 0,001).
Conclusion : L’élévation de l’insulinémie à jeun témoin d’un état d’insulinorésistance est associée à une panoplie d’anomalies métaboliques. D’où l’intérêt d’une prise en charge précoce et adéquate de l’obésité visant cette insulinorésistance et permettant d’améliorer le pronostic cardio-vasculaire de l’obèse.
© 2009 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 35 - N° S1
P. 81 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.