CO.05 - Syndrome de Mallory-Weiss avec saignement actif : l’hémostase endoscopique par ligature est associée à une diminution significative de la récidive hémorragique comparée à l’hémostase par hémoclips plus adrénaline - 02/04/09
S Lecleire [1],
S Ramirez [1],
M Antonietti [1],
V Blondin [1],
E Ben-Soussan [1],
I Iwanicki-Caron [1],
S Hervé [1],
E Lerebours [1],
P Ducrotté [1]
Voir les affiliationsIntroduction : Le syndrome de Mallory-Weiss (SMW) est une cause fréquente d’hémorragie digestive haute, habituellement bénigne et de résolution spontanée. Le SMW peut aussi se présenter sous la forme d’une hémorragie sévère avec déglobulisation et saignement actif à l’endoscopie, nécessitant une hémostase endoscopique. Les modalités de l’hémostase endoscopique dans le SMW avec saignement actif ne sont pas codifiées, pouvant associer injection d’adrénaline, ligature élastique, coagulation thermique, mise en place d’hémoclips, ou un traitement combiné. Le but de l’étude était d’évaluer rétrospectivement l’efficacité du traitement du SMW avec saignement actif par ligature élastique comparé à un traitement combiné par adrénaline et hémoclips.
Patients et Méthodes : De janvier 2001 à mars 2008, 215 malades présentant un SMW à l’endoscopie ont été hospitalisés dans une unité de soins intensifs dédiée à la prise en charge des Hémorragies Digestives. Chez 53 patients (25 %), une hémostase endoscopique était requise du fait d’un saignement actif ou d’un vaisseau visible au sein de l’ulcération cardiale. Le traitement endoscopique consistait en une ligature élastique de l’ulcération cardiale chez 27 malades (groupe 1). Chez les 26 autres malades, un traitement combiné associant adrénaline et hémoclips était réalisé (groupe 2). Les caractéristiques cliniques, biologiques et endoscopiques des malades, l’efficacité initiale du traitement, la récidive hémorragique précoce (survenant dans les 48 heures suivant l’hémostase endoscopique), le nombre de culots sanguins globulaires (CSG) transfusés et la prise d’anticoagulants (AC) ou d’antiagrégants (AA) étaient comparés entre les deux groupes.
Résultats : Les caractéristiques cliniques, biologiques et endoscopiques des malades n’étaient pas différentes entre les deux groupes. L’âge moyen était de 60 ans dans le groupe 1 vs 63 ans dans le groupe 2. Le taux moyen d’hémoglobine était de 8,3 g/dL vs 9,2 g/dL (ns). Quatorze patients du groupe 1 présentaient un saignement actif en jet ou en nappe à l’endoscopie vs 13 dans le groupe 2 (52 % vs 50 %, ns). L’hémostase initiale endoscopique était obtenue chez 100 % des malades dans les deux groupes avec un nombre moyen d’élastiques de 1,1 dans le groupe 1, vs l’injection d’un volume moyen de 14 mL d’adrénaline associé à la mise en place d’un nombre moyen de 2,3 hémoclips. La récidive hémorragique précoce était significativement inférieure dans le groupe 1 (0 % vs 19 % ; p = 0,02). Un traitement par AC ou AA était noté chez 15 malades du groupe 1 vs 14 malades du groupe 2 (56 % vs 53 % ; ns). Le nombre moyen de CSG transfusés n’était pas différent entre les deux groupes (2,6 vs 2,7 ; ns). Aucun décès n’était observé.
Conclusion : L’hémostase initiale était possible dans tous les cas de SMW avec saignement actif par ligature élastique ou traitement combiné associant adrénaline et clips. Cependant, la récidive hémorragique précoce était significativement diminuée chez les malades traités par ligature élastique. Ce résultat suggère que la ligature élastique pourrait être le traitement de choix du SMW avec saignement actif. Une évaluation prospective apparaît nécessaire à sa validation.
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Vol 33 - N° HS1
P. 3 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.