CO.35 - Prévention par les IPP des hémorragies digestives hautes associées aux traitements anti-agrégants plaquettaires. Résultats d’une étude cas-témoins nichée dans la cohorte - 02/04/09
JF Bretagne [1],
B Nalet [2],
G Lesur [3],
B Bour [4],
C Soufflet [5],
P Barthélemy [5]
Voir les affiliationsBut : Contrairement aux données accumulées avec les AINS, les données relatives à l’effet préventif des IPP sur les complications ulcéreuses des traitements anti-agrégants plaquettaires (AAP) sont pauvres. Aussi, cette étude avait pour but d’estimer cet effet au sein d’une étude de cohorte de patients hospitalisés pour hémorragie digestive haute (HDH) ou basse (HDB) survenue sous AAP.
Patients et Méthodes : L’étude multicentrique française ASAP a permis de recruter 297 patients consécutifs admis en CHG ou au CHU pour une hémorragie digestive survenue sous AAP (aspirine, clopidogrel ou association des deux traitements), dont 160 cas d’HDH et 127 d’HDB. Considérant que les IPP n’ont pas de rôle protecteur vis-à-vis des HDB, nous avons réalisé une étude cas-témoins où les cas étaient représentés par les patients avec HDH et les témoins les patients avec HDB. Les groupes ont été appariés sur l’âge (> ou < 75 ans), les ATCD d’ulcère ou d’hémorragie digestive, l’association à d’autres traitements à risque digestif (AINS et/ou AVK et/ou héparine). Nous avons comparé par le test chi2, entre les cas et les témoins, les prévalences de prise d’IPP avant la survenue de l’hémorragie, prescrit pour des symptômes ou une gastroprotection, et calculé le risque relatif de protection des HDH par les IPP par la méthode de Mantel-Haenszel.
Résultats : Les 2 groupes d’HDH et d’HDB, une fois appariés, étaient composés de 121 patients. La prise d’IPP était notée chez 33 cas (27,3 %) et 52 témoins (43,0 %) (p = 0,011). Parmi les patients ayant des facteurs de risque digestif autres que le traitement AAP (43 dans chaque groupe), la proportion de ceux ne recevant pas d’IPP était de 60,5 % et 44,2 %, respectivement pour les cas et les témoins (p = 0,13). Le risque relatif calculé pour la protection des IPP vis-à-vis de la survenue d’HDH était de 0,69 (IC 95 % ; 0,51-0,94).
Conclusion : Cette étude cas-témoins nichée dans une cohorte prospective de patients présentant une hémorragie digestive survenue sous AAP montre que les IPP permettent de diminuer significativement le risque d’HDH de 31 %. Cette étude montre aussi l’insuffisance du recours à la gastroprotection systématique chez des malades présentant outre le traitement AAP, d’autres facteurs de risque digestif.
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Vol 33 - N° HS1
P. 18 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.