P.25 - Incidence et caractéristiques des cas de polypose rectocolique diagnostiqués par le dépistage généralisé du cancer colorectal par test Hémoccult® - 02/04/09
N Ben Chabaane [1],
C Piette [1],
S Manfredi [1],
H Bretagne [2],
AF Rabot [1],
H Jouanolle [1],
JP Cado [3],
G Durand [1],
JF Bretagne [1]
Voir les affiliationsObjectif : Nous avons cherché à savoir si le dépistage organisé du cancer colorectal (CCR) par test Hémoccult® permettait de dépister aussi des personnes porteuses de polypose rectocolique, définie par la présence d’au moins 10 polypes. Le but de notre étude a été de déterminer les caractéristiques épidémiologiques et phénotypiques des cas de polypose rectocolique diagnostiqués suite à un test Hémoccult® positif, au cours des 2 premières campagnes réalisées dans notre département.
Patients et Méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective visant à définir l’incidence et les caractéristiques des patients ayant un nombre de polypes coliques ≥ 10, quelque soit l’histologie, et la prise en charge médicale qui en a découlé.
Résultats : Sur les 2 premières campagnes (2003-2006), 122 000 personnes ont réalisé au moins une fois un test Hemoccult® et 4 501 d’entre elles ont eu un test positif. Parmi les 4 136 patients explorés par coloscopie, 10 patients avaient une polypose (0,24 %). Il s’agissait de 8 hommes et 2 femmes, d’âge moyen égal à 61,3 ans (50 - 72 ans). Ils avaient des ATCD familiaux au 1er degré (9 cas) ou 2ème degré (1 cas) de polypes coliques ou de cancers survenus après 60 ans : cancer colorectal (n = 2), polypes coliques (n = 2), cancer gastrique (n = 3), autres cancers (n = 3). Sept patients avaient une polypose mixte (polypes hyperplasiques et adénomateux), 2 patients une polypose adénomateuse atténuée et un patient de multiples polypes hyperplasiques rectosigmoidiens sans adénomes (AD) associés. Le nombre moyen des polypes était de 14,7 (11 - 22) avec une taille variant de 3 à 30 mm. Le nombre moyen d’AD était de 5,9 (0 - 14). Une localisation distale exclusive était notée chez 2 patients et une localisation diffuse chez 8 patients. Parmi les 59 AD, 39 étaient des AD tubuleux, 20 des AD tubulovilleux. Une dysplasie de haut grade était présente 15 fois (25,4 %) et un adénocarcinome intramuqueux une fois. En termes de suivi, la consultation d’oncogénétique recommandée par le gastroentérologue n’avait jamais eu lieu. Un seul patient avait eu une fibroscopie montrant une polypose glandulokystique. Quatre patients avaient eu une coloscopie de surveillance après un délai de 1 à 2 ans, retrouvant des AD 3 fois sur 4.
Conclusion : Rapportés à la population ayant fait le test et au nombre de coloscopies engendrées par les tests positifs, l’incidence des cas de polypose rectocolique découverts par le test Hemoccult® était respectivement de 1 cas pour 12000 et de 0,24 %. Notre étude souligne le bénéfice indirect du dépistage par test Hemoccult® pour le diagnostic de cas sporadiques de polypose dans une population sans facteur de risque et souligne aussi les progrès à accomplir dans la prise en charge de ces patients.
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Vol 33 - N° HS1
P. 31 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.