P.45 - Changements dans le temps de la prévalence et des caractères cliniques du reflux gastro-œsophagien - 02/04/09
A Bousseloub [1],
MH Nakmouche [1],
N Kaddache [1],
A Balamane [1],
A Salah [1],
F Belghanem [1],
N Bounab [1],
L Kecili [1],
L Gamar [1],
N Baiod [1],
T Boucekkine [1]
Voir les affiliationsIntroduction : Dans les pays occidentaux la prévalence du reflux gastro-œsophagien (RGO) est en constante augmentation ; le statut évolutif de cette affection dans les pays en développement a été peu étudiée.
Patients et Méthodes : Pour étudier les changements dans le temps de la prévalence et des caractéristiques du RGO, nous avons comparé deux études de population effectuées en 1982 (Groupe I) et en 2007 (Groupe II) selon un protocole identique. Ces 2 enquêtes prospectives ont concerné 500 personnes chacune, représentatives de la population au moment de l’étude ; chaque participant a eu à répondre en face à face à un questionnaire comportant 15 items présenté, explicité et rempli directement par des médecins Gastroentérologues et portant sur le rythme de survenue des symptômes (quotidien, hebdomadaire, mensuel ou annuel) leurs caractères cliniques et leur sévérité ; des facteurs de risque potentiels de RGO ont été systématiquement recherchés. Le RGO a été défini comme un pyrosis (sensation de brûlure rétrosternale) ressenti de façon durable (minimum 1 jour) au moins une fois dans les 12 derniers mois.
Etude statistique : Tests t de Student Fisher et U de Mann Whitney.
Résultats : 1/La comparaison des 2 groupes de patients montre qu’il existe une augmentation de la prévalence globale du RGO chez les patients du GII (GI : 17,2 % Vs GII : 28,8 % ; p < 0,05), de sa survenue quotidienne (GI : 2,4 % Vs GII : 4,8 % ; p < 0,05) ou hebdomadaire (GI : 4,4 % Vs GII : 9,6 % ; p < 0,05). 2/En revanche les 2 groupes ne différent pas pour ce qui : est de la prévalence du RGO mensuel (GI : 8 % Vs GII : 11,4 %) et annuel (GI : 2,4 % Vs GII : 3 %) ; la sévérité des symptômes, minime (GI : 40,7 % Vs GII : 43,7 %), modérée (GI : 46,5 % Vs GII : 41,6 %) et sévère (GI : 12,8 % Vs GII : 14,6 %) ; la symptomatologie associée : régurgitations acides (GI : 16,3 % Vs GII : 16 %), dysphagie et/ou odynophagie intermittentes (GI : 7 % Vs GII : 7 %), symptômes pharyngolaryngés (GI : 3,5 % Vs GII : 4,2 %), ou respiratoires (GI : 3,5 % Vs GII : 3,4 %) et douleurs thoraciques (GI : 3,5 % Vs GII : 3,4 %). Parmi les facteurs de risque, l’excès pondéral est significativement plus fréquent en 2007 (GI : 21,6 % Vs GII : 11,6 p < 0,05) alors que la multiparité est plus souvent observée en 1982 (GI : 32,5 % Vs GII : 23 % p < 0,05). Il n’existe aucune différence statistiquement significative pour les autres facteurs de risque étudiés (âge, sexe, notion de RGO familial (GI : 17,6 % Vs GII : 19,5 %), consommation de tabac ou d’alcool, diabète, chirurgie gastrique antérieure, prise d’AINS).
Conclusion : Ce travail objective une augmentation franche de la prévalence du RGO sur une période de 25 ans. L’excès de poids semble être le facteur de risque actuel le plus important de RGO et pourrait expliquer, au moins en partie, l’augmentation de la prévalence de la maladie.
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Vol 33 - N° HS1
P. 41 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.