Introduction : La pose d’un ballon intragastrique est une des modalités thérapeutiques proposées pour la prise en charge des patients obèses morbides résistant à une prise en charge diététique adaptée lorsqu’ils ne relèvent pas d’une éventuelle chirurgie bariatrique. Peu d’études prospectives se sont intéressées à l’évolution sur le long terme après ablation du ballon intragastrique. Le but de ce travail a été d’évaluer prospectivement la persistance de l’efficacité du ballon intragastrique sur la perte de poids, la composition corporelle et l’évolution du comportement alimentaire en fonction de l’évolution des dépenses énergétiques. Cette étude est unique par la précision des méthodes employées pour évaluer l’évolution de ces paramètres.

Patients et Méthodes : La pose d’un ballon intra-gastrique a été réalisée chez 36 sujets obèses âgés de 18 à 60 ans. Les ballons sont retirés 6 mois après leur pose. Le poids des sujets, leur composition corporelle, mesurée par Dual Energy X-ray Absorptiometry, leur activité physique, évaluée par actimétrie brassard SenseWear Pro2 Bodymedia, ainsi que leur consommation énergétique sur 24 h ont été mesurés avant la pose du ballon intragastrique, à la dépose du ballon et encore 6 et 12 mois plus tard.

Résultats : Le ballon entraîne une diminution du poids (-13,0 ± 6,9 kg, p = 0,0042), de l’indice de masse corporelle (-3,6 ± 2,1 kg/m², p = 0,0076) ainsi que de la masse grasse (45,3 ± 5,6 kg vs 37,7 ± 7,2 kg, p = 0,0897). En revanche, la masse maigre n’est pas modifiée (44,6 ± 5,7 kg vs 41,7 ± 4,7 kg). Le ballon entraîne aussi une diminution de la prise alimentaire sur la journée : 1 639 ± 598 kcal au moment du retrait contre 2 770 ± 535 kcal avant la pose (p < 0,0001).

La dépense énergétique totale, la dépense énergétique active et le nombre de pas sont affectés par l’âge du patient (p < 0,01), son indice de masse corporelle (p < 0,05) et la période d’étude (dépenses énergétiques au retrait du ballon > dépenses énergétiques avant la pose du ballon ; p < 0,05).

Un recul de 6 mois après le retrait du ballon est disponible chez 17 patients et de 12 mois chez 6. Ce recul permet d’observer un maintien de l’effet du dispositif sur la diminution de l’indice de masse corporelle (-3,5 ± 3,0 kg/m²) et de la prise alimentaire sur 24 heures (1 851 ± 869 kcal).

Conclusion : La pose d’un ballon gastrique chez des sujets obèses morbides entraîne une diminution significative du poids corporel, de l’indice de masse corporelle et de la prise énergétique quotidienne 6 mois après la pose du ballon. Ces effets semblent persister à 6 et 12 mois. Le suivi en cours permettra de mieux préciser l’évolution à plus long terme ainsi que les facteurs pronostic de succès qui restent inconnus.