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P.164 - Insuffisance surrénale à l’arrêt d’une corticothérapie prolongée pour maladie inflammatoire chronique intestinale. Etude rétrospective à propos de 68 patients - 02/04/09

Doi : GCB-03-2009-33-HS1-0399-8320-101019-200901424 

JM Gonzalez [1],

PA Cougard [1],

S Boullu [1],

A Desjeux [1],

JC Grimaud [1]

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Introduction : Les corticoïdes de synthèse sont largement utilisés dans le traitement des poussées des maladies inflammatoires chroniques intestinales (MICI). En cas de corticothérapie prolongée par voie générale, il existe un risque d’insuffisance surrénale à l’arrêt du traitement, lié au freinage de l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien qui contrôle la sécrétion de cortisol endogène. Cette insuffisance est le plus souvent transitoire, mais peut durer plusieurs mois. Le principal risque est celui d’une décompensation aiguë, qui est grave et parfois mortelle, et qui peut survenir en particulier lors d’un stress important et prolongé (intervention chirurgicale par exemple). Il n’existe que peu de données dans la littérature sur l’insuffisance surrénale post-corticothérapie dans le cadre des MICI. L’objectif de notre étude a donc été : 1) d’évaluer sa fréquence chez nos patients, et 2) d’essayer de mieux caractériser les situations où le risque de développer cette complication est important.

Patients et Méthodes : Nous avons effectué une étude rétrospective sur 68 patients ayant bénéficié d’une corticothérapie prolongée (> 1 mois) par voie générale (sauf budésonide qui n’a pas de passage systémique) pour MICI. Le critère de récupération on non de la fonction surrénale (après arrêt du corticoïde synthétique et relais par le corticoïde naturel, l’hydrocortisone) reposait sur la détermination des valeurs du cortisol plasmatique en situation basale (à 08 h du matin, au pic physiologique de l’hormone) et après un test de stimulation par injection intraveineuse de 250 µg de synacthène immédiat (test de référence).

Résultats : Notre population comprenait 59 % d’hommes et 41 % de femmes, l’âge moyen était de 33 ans, avec 51,4 % de maladie de Crohn et 48,6 % de rectocolite hémorragique. Le médicament utilisé dans 90 % des cas est la prednisolone, avec une dose moyenne supérieur à 10 mg/j et une durée moyenne de traitement de 12,7 mois. Les délais de récupération de la fonction surrénale étaient très variables avec des extrêmes allant de 3 mois à plus de 3 ans. Il était intéressant de noter que seulement 47 % des patients avaient récupéré 6 mois après l’arrêt de la corticothérapie, et 54 % à 1 an. Au delà de 1 an, et en tenant compte des perdus de vue 7,5 % des patients conservaient une insuffisance surrénalienne. Il ne semble pas y avoir d’influence du type de MICI et de la durée de la corticothérapie sur le délai de récupération, par contre le sexe féminin semble plus touché. Cette étude rétrospective ne nous a pas permis d’étudier précisément l’influence de la dose moyenne journalière de corticoïde.

Conclusion : L’insuffisance surrénalienne à l’arrêt d’une corticothérapie prolongée pour MICI est fréquente. Il est donc nécessaire de la dépister et de la prendre en charge, puis de faire des réévaluations hormonales régulières. Les données de notre étude nous permettent de penser qu’une substitution par hydrocortisone doit être maintenue pendant 6 mois avant la première évaluation. Une exploration de contrôle tous les 3 mois peut être proposée ensuite jusqu’à récupération. Il serait intéressant de mener une étude prospective pour mieux caractériser l’influence de la dose moyenne journalière de corticoïde.




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Vol 33 - N° HS1

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