P.173 - Une plexite est prédictive de la rechute clinique après résection iléale ou iléo-cæcale pour maladie de Crohn - 02/04/09
H Sokol [1],
V Polin [1],
A Lavergne Slove [1],
Y Panis [2],
Y Bouhnik [2],
X Dray [1],
P Valleur [1],
P Marteau [1]
Voir les affiliationsIntroduction : Un travail récent a montré que la présence d’une plexite myentérique au niveau de la marge de résection proximale des pièces de résection iléo-cæcale était prédictive d’une rechute endoscopique précoce de maladie de Crohn mais la prédiction d’une rechute clinique n’était pas significative [1 ]. Le but de notre étude était d’évaluer sur une large cohorte l’intérêt de la plexite comme élément prédictif de rechute clinique dans les deux ans après résection iléale pour maladie de Crohn.
Patients et Méthodes : Les dossiers médicaux des patients ayant eu une résection iléo-cæcale, iléo-colique ou iléale pour maladie de Crohn dans un centre tertiaire entre 1995 et 2005 étaient recensés à partir du fichier informatisé du service d’Anatomopathologie et analysés rétrospectivement. Les données cliniques, chirurgicales, histologiques et de suivi post-opératoire étaient colligées. Une récidive était définie comme la réapparition de symptômes de la maladie nécessitant un traitement spécifique. La marge proximale des pièces de résection était analysée histologiquement. Une attention particulière était portée à l’analyse des plexus sous-muqueux et myenteriques en utilisant la coloration Hématéine-Eosine-Safran (HES) et l’immunohistochimie ciblant les lymphocytes T (anti-CD3) et les mastocytes (anti-CD117). Une plexite était définie par la présence de cellules inflammatoires (lymphocyte, mastocyte ou polynucléaire éosinophile) à l’intérieur ou au contact d’un plexus. Les facteurs associés à la récidive clinique à 2 ans étaient déterminés par une analyse univariée (test du log-rank) puis multivariée (modèle de Cox).
Résultats : Parmi les 236 cas identifiés de résection iléo-cæcale, iléo-colique ou iléale pour maladie de Crohn, nous avons pu analyser 169 suivis postopératoires chez 162 patients (certains patients ayant été opérés plusieurs fois). Les patients étaient de sexe masculin dans 47,6 % et avaient en moyenne 35,2 ans (± 12,4) au moment de la chirurgie. En préopératoire, 21,2 % étaient traités par immunosuppresseurs et 49,6 % avaient un tabagisme actif. Le nombre moyen (± SD) de plexus examinés par patient était de 28,5 ± 12,4 en sous-muqueux et de 26,4 ± 9,7 en intermusculaires.
En analyse multivariée (après ajustement sur la prise d’un traitement postopératoire et l’existence de lésions ano-périnéales), les paramètres influençant le risque de récidive postopératoire étaient un tabagisme actif en postopératoire (HR = 1,94 ; IC 95 % [1,06 ; 3,60] ; p = 0,033), la présence d’une plexite sous-muqueuse comportant ≥ 3 mastocytes (HR = 1,87 ; IC 95 % [1,00 ; 3,46] ; p = 0,048) et une marge de résection saine > 5 cm (HR = 0,52 ; IC 95 % [0,27 ; 1,02] ; p = 0,059).
Conclusion : Cette étude confirme le rôle péjoratif du tabagisme postopératoire et montre que l’existence d’une plexite sous-muqueuse comportant ≥ 3 mastocytes au niveau de la marge proximale de résection est associée à une récidive clinique à 2 ans alors qu’une marge de résection saine > 5 cm est associée à une diminution de ce risque.
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Vol 33 - N° HS1
P. 105 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.