CO.50 - Caractéristiques des hémorragies digestives hautes et basses associées aux traitements anti-agrégants plaquettaires (AAP). Existe-t-il des différences entre traitements par aspirine et clopidogrel ? - 02/04/09
JF Bretagne [1],
B Nalet [2],
G Lesur [3],
B Bour [4],
C Soufflet [5],
P Barthélemy [5]
Voir les affiliationsRationnel : Les caractéristiques des hémorragies digestives (HD) associées aux traitements anti-agrégants plaquettaires (AAP) sont encore mal connues. De plus, il n’existe pas de travaux ayant comparé ces caractéristiques en fonction du type d’AAP.
Patients et Méthodes : Au sein de la cohorte ASAP, étude multicentrique ayant inclus en CHU et CHG, de façon prospective et consécutive, 297 patients présentant une HD haute (HDH) ou basse (HDB) associée à un traitement AAP, nous avons comparé les caractéristiques de ces cas en fonction du traitement reçu, aspirine faible dose (AFD) (Gr. I), clopidogrel (Gr. II), ou l’association des deux (Gr. III). La comparaison des groupes a été réalisée à l’aide du Fisher test ou du test de Chi2.
Résultats : Les 297 patients se répartissaient en 191 cas dans le Gr. I, 65 dans le Gr. II et 41 dans le Gr. III. Il n’existait pas de différence significative entre les 3 groupes pour les données épidémiologiques (âge, sexe, alcool, tabac). Des ATCD d’HDH ou HDB étaient plus fréquents dans le GR. II (38,7 % vs 19,7 % dans Gr. I, p = 0,05 ; vs 9,1 % dans Gr. III, p = 0,13). Les HD étaient plus souvent communautaires qu’hospitalières, surtout dans le Gr. III (p = 0,058 vs Gr. I). La proportion d’HDH n’était pas significativement différente entre les 3 groupes (54,5 %, 46,1 % et 63,4 % dans les Gr. I, II et III). Il n’y avait pas de différence significative entre les 3 groupes pour la sévérité de l’HD évaluée sur les paramètres cliniques ou le taux d’hémoglobine à l’admission, le recours aux transfusions, à un geste endoscopique ou chirurgical d’hémostase, ni de différence pour la proportion de ceux recevant des IPP avant HD (34,5 %, 33,9 % et 39 % dans les Gr. I, II et III). Parmi ceux recevant des IPP, la raison du traitement stoppé, ni de façon transitoire, ni définitive, était de 20,0 %, 27,7 % et 31,7 % dans les Gr. I, II et III ; comparaison Gr. I vs Gr. II, p = 0,007). Parmi les causes d’HD, il était observé une plus grande proportion d’HD rapportée à une gastrite érosive dans les Gr. I (6,3 %) et III (7,3 %) que Gr. II (0 %) (Gr. I vs II, p = 0,04 ; Gr. III vs II, p = 0,055) et une tendance à une plus grande proportion d’HD rapportées à une diverticulose colique dans les Gr. I (20,4 %) et III (17,1 %) que Gr. II (10,8 %) (Gr. I vs II, p = 0,09).
Conclusion : Nous avons montré pour la 1ère fois que les HD associées à l’AFD, au clopidogrel ou à l’association des 2 traitements étaient très semblables dans leur présentation et leur pronostic. À l’exception d’une tendance à une plus grande fréquence de saignements par gastrite érosive ou par diverticulose colique sous AFD, les causes des HD ne sont pas différentes selon le type de traitement AAP reçu.
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Vol 33 - N° HS1
P. 122 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.