P.202 - Effets vasculaires et rénaux des anti-angiogéniques : recommandations françaises pour la pratique (SN, SFHTA, APNET, FFCD) - 02/04/09
T Lecomte [1],
M Azizi [2],
G Bobrie [2],
O Bouché [3],
G Deray [2],
G Des Guetz [4],
B Levy [2],
JJ Mourad [4],
D Nochy [2],
S Oudard [2],
P Rieu [3],
D Sahali [5],
JM Halimi [1]
Voir les affiliationsIntroduction : Les anti-angiogéniques (AAs) ont pris une place majeure en cancérologie digestive dans le traitement des cancers du côlon, du foie et des GIST. Il s’agit du bévacizumab, du sorafenib et du sunitinib qui inhibent tous la voie du VEGF. L’hypertension artérielle (HTA) est l’effet indésirable le plus fréquent des AAs et elle est généralement contrôlable par les traitements antihypertenseurs et compromet rarement la poursuite du traitement du fait de complications graves (HTA maligne, leucoencéphalopathie postérieure réversible, …). L’atteinte rénale d’origine glomérulaire se traduit par une protéinurie modérée habituellement réversible, exceptionnellement par un syndrome néphrotique ou une micro-angiopathie thrombotique. Dans les essais thérapeutiques, la prise en charge de l’HTA imputable aux traitements AAs n’a pas tenu compte des recommandations internationales de diagnostic et de prise en charge de l’HTA.
Matériels et Méthodes : La Société Française d’HTA, la Société de Néphrologie, l’Association Pédagogique Nationale des Enseignants de Thérapeutique et la Fédération Française de Cancérologie Digestive ont mandaté un groupe de travail (hypertensiologues, néphrologues, thérapeutes, cardiologues, oncologues) pour élaborer des Recommandations de Pratiques Cliniques.
Résultats : Les principes de surveillance rénale et vasculaire proposés sont les suivants : 1/ la 1ère administration d’un traitement AA ne doit pas être retardée en raison d’une pression artérielle (PA) élevée ou d’une protéinurie (hors urgence hypertensive et hors protéinurie massive, exceptionnelles) ; 2/ la mesure de la PA sera réalisée en ambulatoire par le médecin traitant ou par automesure tensionnelle (« règle des 3 » édictée par l’HAS) avant traitement et au cours du suivi ; 3/ la prise en charge thérapeutique de l’HTA doit s’effectuer conformément aux recommandations nationales (HAS 2005) ; 4/ la bandelette urinaire (et le cas échéant, la quantification de la protéinurie), l’estimation de la fonction rénale (formule de MDRD simplifiée plutôt que Cockcroft et Gault) doivent être fait avant traitement et au cours du suivi ; 5/ la fréquence de suivi et la prise en charge thérapeutique dépendent du niveau de PA, du débit de filtration glomérulaire estimé et du niveau de la protéinurie ; elles se feront au mieux dans le cadre d’un travail en réseau comprenant médecin généraliste, cancérologue, cardiologue et néphrologue.
Conclusion : Les Recommandations de Pratiques Cliniques proposées pour la prise en charge des toxicités vasculaires et rénales des anti-angiogéniques, qui seront détaillées lors de la présentation, tiennent compte notamment des recommandations internationales de diagnostic et de prise en charge de l’HTA. Elles permettront une prise en charge en réseau adaptée des patients recevant un traitement anti-angiogénique
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Vol 33 - N° HS1
P. 149 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.