P.218 - Dans quel cas faut-il arrêter une résection colo-rectale programmée du fait de la découverte peropératoire d’une carcinose non connue ? - 02/04/09
M Pocard [1],
JM Gornet [1],
P Sugarbacker [2],
F Quenet [3],
D Elias [4],
O Glehen [5],
JM Bereder [6],
B Moran [7],
M Deraco [8],
A Gomez Portilla [9],
Collaborative HIPEC group
Voir les affiliationsRationnel : L’exérèse chirurgicale de la carcinose associée à la CHIP (ChimioHyperthermie intraPéritonéale) est validée comme une option qu’il faut discuter en cas de carcinose d’un cancer colorectal (CCR). Cette possibilité thérapeutique est la seule permettant une survie à 5 ans. Les survies rapportées sans CHIP sont des cas de carcinoses limitées, localisées en regard d’une tumeur primitive. Comme publié par plusieurs équipes, l’exérèse initiale du CCR et de la carcinose sans chimiothérapie intrapéritonéale va altérer les résultats de la CHIP, en ouvrant des brèches dans le péritoine, en particulier en cas d’ouverture du Douglas. Or les carcinoses découvertes sans avoir été suspectées sur le tomodensitométrie préopératoire sont le plus souvent limitées et donc celles devant pouvoir bénéficier d’une CHIP.
But : valider des critères permettant au chirurgien en cours d’intervention de prendre une décision difficile de poursuite du geste ou d’arrêt de celui-ci, car une CHIP ultérieure est probable.
Matériels et Méthodes : Un groupe de 10 critères de contre-indications majeurs et mineurs a été proposé par des chirurgiens français, pour les carcinoses des CCR.
En l’absence de critères de contre-indication en peropératoire, la chirurgie doit être interrompue, une chimiothérapie débutée, et le patient adressé à un centre expert. Si 1 critère mineur il faut évaluer au cas par cas. Si 1 critère majeur ou 2 critères mineurs présents ; poursuivre la chirurgie du CCR.
Critères de contre-indication majeurs : âge > 70 ans, métastases hépatiques multiples et bilobaires, OMS > 2, tare médicale majeure, aggravation clinique sous chimiothérapie, dénutrition, métastases pulmonaires.
Critères mineurs : pas de baisse des marqueurs sous chimio, IMC > 40, chirurgie ou irradiation pelvienne, carcinose étendue (tomodensitométrie ou clinique), > 4 laparotomies, occlusion, autres métastases (sauf ovaires).
Résultats : Nous avons évalué 50 patients consécutifs opérés de CHIP à l’Institut Gustave Roussy pour ces critères. Dans 2 cas de CCR, une contre-indication mineure était présente (progression sous chimiothérapie), l’un opéré ainsi, l’autre récusé temporairement jusqu’à efficacité d’un second traitement. Aucun critère majeur n’était présent. Pour un second groupe de 50 patients consécutifs opérés à Lariboisière dans 1 cas un critère majeur (cirrhose) et un mineur (obésité) étaient présents. Dans une troisième étape ces critères ont été affinés par des experts internationaux (USA, Italie, Espagne, Royaume-Uni) et sont en cours de validation définitive.
Conclusion : En l’absence de critères de contre-indication en peropératoire, la chirurgie doit être interrompue, une chimiothérapie débutée et le patient adressé à un centre expert. La diffusion de ces critères simples doit aider à la prise de décision soit en RCP, soit surtout en cas de découverte fortuite en particulier en laparoscopie d’une carcinose, qui est souvent limitée donc résécable.
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Vol 33 - N° HS1
P. 157 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.