P.248 - Récidive après traitement chirurgical des gastrinomes : qui, quand, où et pourquoi ? - 02/04/09
F Maire [1],
A Sauvanet [1],
A Couvelard [1],
V Rebours [1],
MP Vullierme [1],
R Lebtahi [2],
O Hentic-Dhomé [1],
D Leguludec [2],
P Hammel [1],
P Lévy [1],
P Ruszniewski [1]
Voir les affiliationsIntroduction : Les gastrinomes sont des tumeurs endocrines de localisation duodénale ou pancréatique, sécrétant de la gastrine responsable du syndrome de Zollinger-Ellison. Il a été récemment montré que le traitement chirurgical du gastrinome augmentait la survie des patients, mais les récidives postopératoires sont fréquentes. Une controverse persiste sur le type de chirurgie à recommander, dans les formes sporadiques et dans les formes associées à une NEM I.
But de l’étude : 1) évaluer les récidives biologiques et morphologiques et la survie après exérèse de gastrinome ; 2) identifier les facteurs pronostiques de survie sans récidive.
Patients et Méthodes : De 1995 à 2008, 40 patients ont été opérés dans notre centre pour un gastrinome. Les patients avec une tumeur d’emblée métastatique étaient exclus. Vingt-six patients ont eu une résection R0 de la tumeur primitive. Ces patients ont été suivis cliniquement, biologiquement (un test à la sécrétine positif définissant la récidive biologique) et par imagerie (scanographie et/ou résonance magnétique, scintigraphie des récepteurs de la somatostatine) tous les 6 mois. Le suivi post-opératoire médian était de 48 mois [1-220].
Résultats : Il s’agissait de 18 hommes, 8 femmes, d’âge médian 51 ans [21-68], 6 d’entre eux avaient une NEM I associée. La chirurgie consistait en une duodénotomie avec curage ganglionnaire (n = 9), une duodénopancréatectomie céphalique (n = 8), une pancréatectomie caudale (n = 4), une duodénopancréatectomie totale (n = 3). La tumeur primitive était de localisation duodénale, pancréatique ou mixte dans respectivement 54 %, 31 % et11 % des cas. Il existait un envahissement ganglionnaire dans 65 % des cas. Une récidive biologique survenait dans 68 % des cas, après un délai médian de 11 mois [2-90]. Une récidive morphologique était notée chez 42 % des malades, de localisation ganglionnaire (1/3) ou hépatique (2/3), après un délai médian de 21 mois [4-172]. Tous ces patients ont pu recevoir un 2ème traitement (chirurgie, chimiothérapie ou chimioembolisation intra-artérielle hépatique). Le délai médian entre la récidive biologique et la récidive morphologique était de 25 mois [0-171]. La survie sans récidive à 1 et 5 ans était respectivement de 86 % et 51 %. La survie globale à 1 et 5 ans était respectivement de 100 % et 82 %. Les facteurs pronostiques de survie sans récidive étaient la taille > 20 mm (P = 0,001) et la localisation pancréatique (P = 0,05) de la lésion primitive.
Conclusion : 1) la survie après exérèse du gastrinome est excellente même si une récidive survient chez près d’1 malade sur 2 ; 2) 65 % des gastrinomes sont d’emblée N+ soulignant l’intérêt du curage ganglionnaire initial ; 3) la récidive biologique doit être recherchée car elle est fréquente (68 %), devançant la récidive morphologique de 25 mois en médiane et imposant la reprise d’un traitement par IPP pour prévenir les complications ulcéreuses ; 4) les facteurs pronostiques de survie sans récidive sont la taille et la localisation pancréatique de la tumeur primitive.
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Vol 33 - N° HS1
P. 172 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.