P.280 - Traitement des fistules anales hautes par colle synthétique à propos de 34 cas - 02/04/09
M Queralto [1],
G Portier [2],
G Bonnaud [1],
JP Chotard [1],
M Nadrigny [1],
P Cabarrot [1],
I Roque [1],
F Lazorthes [2]
Voir les affiliationsIntroduction : Le traitement chirurgical des fistules anales hautes doit tenir compte de deux logiques opposées : respecter les sphincters, garant d’une guérison sans séquelle sur la continence, éradiquer le trajet fistuleux, garant d’une guérison sans récidive. Actuellement, la technique du drainage par séton puis la section progressive des sphincters est la méthode la plus employée en France, elle a comme avantages d’être simple, de ne présenter qu’un faible taux de récidives, mais a comme inconvénient d’avoir un taux de morbidité non négligeable sur la continence. Depuis la mise sur le marché de colles et de bouchons, les techniques « d’épargne sphinctérienne » connaissent un regain d’intérêt. Nous avons voulu évaluer le cyanoacrylate (colle chimique) [1 ] dans le traitement des fistules hautes tant sur le taux de cicatrisation que sur les résultats fonctionnels.
Patients et Méthodes : De juillet 2006 à juillet 2008 nous avons proposé ce traitement aux patients qui présentaient une fistule anale cryptoglandulaire haute. Après un drainage sur séton lâche, le trajet fistuleux était cureté et lavé. La colle était injectée lentement par l’intermédiaire d’un cathéter préalablement placé dans le trajet. Lorsqu’une bulle de colle apparaissait à l’orifice interne, le cathéter était lentement retiré, la colle était injectée jusqu’à la sortie du cathéter. Une antibiothérapie orale, avec 1 g de ciprofloxacine et 1 g de métronidazole, était prescrite en postopératoire pendant sept jours. Les bains étaient contre-indiqués pendant 15 jours. Les patients ont été revus à un, trois et six mois, à 1 et 2 ans ils étaient contactés par téléphone, on recherchait une récidive, une incontinence anale, des suintements.
Résultats : 34 patients consécutifs (20 hommes) ont ainsi été traités. A un mois 23 (67,4 %) patients étaient guéris. Il n’a pas été observé de récidive sur un suivi médian de 15,5 mois (3 à 27 mois), 11 patients ont présenté un échec. Un patient a été réencollé 2 fois sans succès. Six fois, nous avons observé des complications : trois fois, un cône de colle trop important était responsable de douleurs au niveau de l’orifice secondaire, l’excision de l’excédent de colle a permis la régression immédiate des symptômes ; deux fois, des douleurs anales ont cédées à des antalgiques ; enfin une fois, une ulcération creusante au niveau de l’orifice interne était responsable de douleurs imposant la prescription de morphiniques, la cicatrisation a été longue : dix semaines. Aucun des 23 patients cicatrisés n’a présenté des troubles de la continence.
Conclusion : Le traitement par cyanoacrylate est peu onéreux, simple, permet une reprise rapide des activités, le taux de cicatrisation est satisfaisant sans altération de la continence. Des complications mineures ont été observées au début de notre expérience et peuvent être évitées. Une complication connue et imputable au produit, rare mais sévère doit nous inciter à évaluer avec le patient les avantages attendus par rapport au risque.
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Vol 33 - N° HS1
P. 188 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.