P.301 - La cathepsine-G des surnageants fécaux de patients RCH est responsable d’une hyposensibibité viscérale en réponse à la distension colorectale chez la souris : un effet médié par l’activation des récepteurs aux protéases de type IV - 02/04/09
A Annahazi [1],
K Gecse [2],
M Dabek [1],
A Ait-Belgnaoui [1],
A Rosztoczy [2],
R Roka [2],
T Molnar [2],
V Theodorou [1],
T Wittmann [2],
L Bueno [1],
H Eutamene [1]
Voir les affiliationsIntroduction : Contrairement aux patients présentant un SII à prédominance diarrhéique (SII-D), les patients souffrant de RCH présentent une augmentation du seuil de sensibilité en réponse à la distension rectale [1 ], [2 ]. Récemment, nous avons décrits des taux d’activité protéasique élevés dans les fèces de patients SII-D et de patients RCH. Chez la souris, la perfusion intracolique (IC) de surnageants de patients SII-D provoque une hypersensibilité viscérale via l’activation des récepteurs aux protéases (PAR) -2. Nos objectifs étaient d’évaluer l’impact d’une perfusion IC de surnageants de patients RCH sur la sensibilité viscérale en réponse à la distension colorectale (DCR) chez la souris et de tester l’implication des PAR-4 et de son activateur endogène, la cathepsine-G dans cette réponse.
Matériels et Méthodes : Des échantillons de fèces de sujets contrôles, de patients SII-D et de RCH ont été homogénéisés dans du NaCl 0,9 %, centrifugés et filtrés. L’activité myoélectrique des muscles abdominaux a été enregistrée chez des souris C57/BL6 pour apprécier la réponse douloureuse à des DCR, 60 minutes après perfusion IC (300 µL) de surnageants de patients SII-D, RCH ou de sujets contrôles. Le rôle des PAR-4 a été évalué après traitement des animaux à un antagoniste des PAR-4 (pepducine, 3 x 0,25 mg/ kg) administré par voie intra-péritonéale (IP) avant la perfusion IC des surnageants de patients RCH. La participation des protéases et de la cathepsine-G dans la réponse à la DCR ont été évalués par pré-incubation des surnageants de patients RCH avec un mélange d’antiprotéases (aprotinine et SBTI) ou d’un inhibiteur de cathepsine-G. L’effet de l’activation des PAR-4 ou de la cathepsine-G sur la douleur viscérale a été évalué après perfusion IC d’un agoniste PAR-4 (0,667 mg/mL) ou de cathepsine-G (0,167 UN/mL).
Résultats : A l’inverse des surnageants SII-D, la perfusion IC de surnageant de patients RCH diminuait significativement l’intensité des contractions musculaires abdominales en réponse à de faible volumes de DCR par rapport à la perfusion IC de surnageants sujets contrôles (71 %, 49 % et 35 % respectivement pour 0,04, 0,06, et 0,08 mL). L’antagonisme des récepteurs PAR-4 a non seulement supprimé cette hyposensibilité mais a provoqué une hypersensibilité colique similaire à celle mesurée après perfusion IC de surnageant (SII-D). De la même façon une pré-incubation des surnageants RCH avec un inhibiteur de cathepsine-G se traduisait par une hypersensibilité viscérale. Au contraire, une inhibition totale de l’activité protéasique des surnageants RCH par un mélange d’antiprotéases a bloqué toute réponse douloureuse à la DCR. Enfin, la perfusion IC de l’agoniste PAR-4 ou de la cathepsine-G ont diminué de façon significative la sensibilité viscérale en réponse à la DCR.
Conclusion : Malgré des taux élevés d’activité protéasique similaires à ceux mesurés dans les fèces de patients SII-D, les surnageants fécaux de patients RCH réduisent la sensibilité colorectale chez la souris. Cette hyposensibilité viscérale implique l’activation des PAR-4 par la cathepsine-G endoluminale.
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Vol 33 - N° HS1
P. 199 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.