Les progrès récents de l’immunosuppression rendent possibles les allotransplantations composites. À ce jour, 38 allotransplantations de mains ont été pratiquées dans le monde. En dehors du premier cas – amputé après arrêt volontaire du traitement – la survie à deux ans était de 100 %. Après deux ans, 12 cas réalisés en Chine ont dû arrêter leur traitement, ce qui a abouti à la perte des greffons. Dans 25 cas, les résultats sont connus avec un recul de plus de deux ans. Les patients greffés ont tous présenté un ou des rejets aigus pendant la première année post-transplantation, ce qui contraste avec l’incidence de 10 % de rejet aigu observée en greffe rénale. Tous ces rejets ont été réversibles sous traitement. Une motricité extrinsèque a toujours été restaurée, mais aussi intrinsèque dans certains cas. Une sensibilité discriminative a été restaurée chez 72 % des patients. Tous les patients ont eu des effets secondaires liés aux traitements immunosuppresseurs, mais aucun de ces effets n’a entraîné de risque vital ni d’altération de la qualité de vie. Nous pensons que les allotransplantations composites doivent sortir du domaine de la recherche clinique pour passer à une phase de développement dans des centres habilités.

Recent advancements in immunosuppression have made composite allotransplantation possible. To date, 38 hand allotransplantations have been performed in the world. Apart from the first case – amputated after voluntarily stopping the treatment– survival at 2-year follow-up has been 100%. After 2 years, 12 of the Chinese cases had to stop their treatment which led to complete loss of the transplanted parts. In 25 cases, results are known with a follow-up greater than 2 years. The transplanted patients all experienced one or more acute rejection episodes during the first postoperative year contrasting with only a 10% acute rejection rate following kidney transplantation. All these rejections were reversible with appropriate treatment. Extrinsic motor power was always restored, but intrinsic musculature only recovered in certain cases. Some sort of sensory discrimination was restored in 72% of the hands. All the patients had side effects related to immunosuppressive treatments, but none of these effects were life-threatening or impaired their quality of life. We think that composite allotransplantations should no longer be considered as clinical research and should be developed in accredited centres.