Objectif : Montrer l’efficacité de la greffe d’un épithélium issu de la culture des cellules épithéliales autologues prélevées au niveau de la muqueuse buccale, sur la surface cornéenne de patients présentant un déficit en cellules souches limbiques.

Matériels et Méthodes : Après obtention de l’autorisation de l’AFSSAPS, 25 patients présentant un déficit bilatéral en cellules souches limbiques ont été inclus dans cette étude. 14 présentent un an de recul. Les prélèvements de muqueuse buccale ont été mis en culture afin d’extraire et promouvoir les cellules épithéliales aux caractéristiques cornéennes. Le support de la culture épithéliale est un polymère thermolabile qui permet la libération du feuillet épithélial sans procédé enzymatique avec respect de la membrane basale. Les résultats sont évalués en fonction d’un critère principal qui est la reconstruction d’un épithélium de bonne qualité et de critères secondaires que sont les signes fonctionnels et le niveau de l’acuité visuelle.

Résultats : 13/14 patients ont eu une amélioration du critère de jugement principal avec diminution de KPS, disparition d’ulcère et régression de la néo-vascularisation, dès les premiers mois de suivi. La symptomatologie fonctionnelle (douleur, photophobie, impression de sécheresse) s’est également toujours améliorée, sauf pour un cas. L’acuité visuelle n’a progressé que pour 8 patients qui ne présentaient pas d’opacité cornéenne stromale trop dense.

1/14 est considéré comme un échec : il s’agit d’un syndrome de Lyell qui a présenté une inflammation gravissime avec perforation cornéenne.

Discussion : Ces résultats nous prouvent qu’une restitution de la surface oculaire est possible chez ces patients et nous permettent d’envisager la réalisation d’une greffe de cornée en diminuant le risque de rejet.

Conclusion : La greffe de cellules épithéliales provenant de la muqueuse orale est actuellement la seule alternative thérapeutique pouvant être proposée aux patients présentant un déficit bilatéral en cellules souches cornéennes limbiques. Une étude multicentrique européenne va débuter pour réunir un nombre plus important de patients.