157 - Abcès cornéens sous lentilles de contact. Caractéristiques épidémiologiques des patients et étude des facteurs de risque environnementaux, du profil des porteurs et de leurs habitudes en matière de contactologie. - 23/04/09
F* ABRY,
A SAUER,
M BRISARD,
B VABRES,
J BEYNAT,
C GARCHER ,
A BRON,
C SPEEG-CHATZ ,
B DELBOSC,
M MONTARD ,
L HOFFART,
M GENDRON G-LABETOULLE ,
PY ROBERT,
C CHIQUET,
JP ANGIOI DUPREZ K-BERROD ,
T BOURCIER
Introduction : La connaissance des données épidémiologiques des patients porteurs de lentilles de contact (LC) pourrait permettre une meilleure prévention des kératites infectieuses.
Objectifs et Méthodes : Dans le cadre de cette étude prospective et multicentrique (2007-2008), tout patient porteur de lentilles de contact et présentant un abcès cornéen a été invité à remplir anonymement un questionnaire standardisé a posteriori de la consultation aux urgences ou de l’hospitalisation, renseignant les caractéristiques du port et de l’entretien des lentilles de contact ainsi que certaines habitudes de vie.
Résultats : Sur une période de 1 an, 86 abcès sous lentilles de contact ont été recensés. Les personnes atteintes étaient principalement des femmes (70,4 %), jeunes (29,7 ans) portant les lentilles pour un motif réfractif (89,3 %) avec une durée de port de 7,8 ans en moyenne au moment de l’épisode infectieux. Les lentilles de contact étaient principalement des lentilles souples hydrophiles à renouvellement fréquent (96 %) portées tous les jours dans 79 % des cas pour une durée quotidienne de 14 h. Le dépassement du délai de renouvellement était présent dans 20 % des cas et la notion de port nocturne dans 20 % des cas. Dans 67 % des cas, les lentilles de contact ont été prescrites par un ophtalmologiste, dont la dernière consultation remontait en moyenne à 14,8 mois. L’éducation des porteurs (maniement et des règles d’hygiène) était réalisée le plus souvent par les opticiens (43 %), devant les ophtalmologistes (40 %). L’hygiène des mains étaient défectueuses dans 40 % des cas. 55 % des patients ne massaient ni ne rinçaient leur lentilles de contact avant la pose ou au retrait. Concernant les facteurs de risque environnementaux potentiels, 65 % des cas déclaraient travailler sur écran pour une durée moyenne quotidienne de 5,5 heures, 40 % fumaient ou subissaient un tabagisme passif et 70 % vivaient en ville. Le risque infectieux ne semblait pas lié au niveau socio-économique.
Discussion : L’étude de l’épisode infectieux par un questionnaire standardisé permet de mettre en évidence des mésusages dans un grand nombre de cas.
Conclusion : Un encadrement médical adapté, la délivrance des lentilles en milieu spécialisé, l’identification et la correction de facteurs de risque lié à l’environnement pourraient permettre de réduire le risque d’abcès cornéen.
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Vol 32 - N° HS1
P. 60 - avril 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.