178 - Implantation intraoculaire lors de la chirurgie de la cataracte des enfants atteints d’uvéite chronique : devenir à long terme et pronostic visuel. - 23/04/09
A* HAY,
C TERRADA,
C AKNIN,
N CASSOUX,
AM PRIEUR,
P QUARTIER,
P LE HOANG ,
B BODAGHI
But : Évaluer à long terme la fonction visuelle, l’inflammation oculaire et les complications tardives des enfants atteints d’uvéite chronique ayant bénéficié d’une chirurgie de cataracte par phaco-émulsification et implantation de chambre postérieure.
Matériels et Méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective, unicentrique, concernant des enfants de moins de 15 ans atteints d’uvéite chronique, ayant bénéficié d’une chirurgie de la cataracte entre janvier 1996 à décembre 2001. Le protocole opératoire consistait en une phacoexérèse avec capsulorhexis postérieur, vitrectomie antérieure et implantation en chambre postérieure. Les principaux critères de suivi sont l’acuité visuelle, la pression intra oculaire, l’examen à la lampe à fente et le traitement immuno-suppresseur.
Résultats : 17 yeux ont été étudiés, sur 12 patients (7 garçons et 5 filles). L’uvéite était bilatérale pour 6 enfants. L’âge moyen de la chirurgie était de 10,4 ans (écart 4-16) avec un suivi moyen de 8,4 ans (1-14 ans). Le diagnostic d’arthrites juvénile idiopathique a été retenu dans 8 cas (61,5 %), 3 cas sont restés idiopathiques (23.1 %) et la sarcoïdose a été retenue dans 1 cas. Sept ans après la chirurgie, l’acuité visuelle moyenne était de 0.34 logMAR et le traitement immunosuppresseur était maintenu dans 94 % cas. Les complications tardives ont été les suivantes : Glaucome dans 7 yeux (41 %), perles d’Elschnig dans 6 yeux (35 %), cellules géantes sur l’implant dans 3 yeux (17,6 %), OMC dans 3 yeux (17,6 %).
Discussion : L’implantation au cours de la chirurgie des enfants atteints d’uvéite permet d’éviter une amblyopie dans les atteintes unilatérales et diminue le retentissement social. Le contrôle de l’inflammation intraoculaire et la tolérance de l’implant sont obtenus par un traitement systémique immuno-suppresseur lourd. Ce dernier conditionne le pronostic visuel.
Conclusion : Si cette implantation est bénéfique en termes fonctionnel et social, elle se fait au prix d’un traitement lourd et prolongé, exposant les enfants aux complications iatrogènes. C’est pourquoi, les indications d’implantation lors de la chirurgie de cataracte compliquant une uvéite de l’enfant doivent être posées au cas par cas afin d’évaluer au mieux le rapport bénéfices/risques.
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Vol 32 - N° HS1
P. 66 - avril 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.