But : Rapporter les résultats anatomiques et fonctionnels des décollements de rétine (DR) sans déchirure visible, traités en première intention par vitrectomie échange fluide gaz.

Matériels et Méthodes : Étude rétrospective de 21 patients consécutifs présentant un décollement de rétine sans déchirure visible à l’examen préopératoire, ni déchirure clairement identifiée au cours de la vitrectomie. Les patients ont tous été examinés et opérés par le même chirurgien entre janvier 2003 et juin 2008. La technique opératoire retenue était une vitrectomie à la pars plana, réalisée sous système panoramique. La déchirure était méticuleusement recherchée par indentation de la base du vitré et examen direct à la lampe à fente ou indirect avec une lentille panoramique. Le liquide sous-rétinien a été drainé par une rétinotomie périphérique ou postérieure ; la rétinopexie était réalisée sur au moins 180° par endolaser ou cryo-application. On a réalisé dans tous les cas un tamponnement par mélange non expansif d’air et de SF6 ou de C2F6. Aucun matériel d’indentation épisclérale n’a été posé. Le suivi minimum était de 6 mois.

Résultats : Les 21 décollements de rétine sans déchirure visible représentaient 4,9 % des patients opérés de décollement de rétine sur la période de l’étude. L’âge moyen des patients était de 61 ans. Douze yeux (57 %) étaient pseudo-phaques, 5 étaient phaques et 4 aphaques. L’étendue moyenne du décollement de rétine était de 2,6 quadrants, avec 62 % des maculas décollées. La longueur axiale moyenne était de 25,4 mm ; aucun œil ne présentait de prolifération vitréo-rétinienne. Après la première opération, 15 rétines (71 %) étaient recollées, et 19 (90 %) après une 2^e chirurgie. Deux patients ont nécessité une troisième intervention dont une avec silicone. L’acuité visuelle pré-opératoire moyenne de 1,10 LogMar a progressé à 0,65 LogMar après traitement.

Discussion : La vitrectomie de 1^re intention sous système panoramique facilite la localisation des petites déhiscences intra basales. Néanmoins, il n’a pas été possible de retrouver de déchirure chez 5 à 10 % des patients en raison d’une visualisation trans-pupillaire inadaptée. Une visualisation par l’arrière de la base du vitré à l’aide d’un endoscope serait peut-être plus performante. La vitrectomie permet également de relâcher les tractions vitréennes, dont le rôle est prépondérant dans les décollements de rétine sans déhiscence. Le taux de succès à la première opération est 10 % inférieur à celui des décollements de rétine avec déchirure visible.

Conclusion : Cette étude confirme l’intérêt de la vitrectomie de première intention dans les décollements de rétine sans déhiscence visible, ainsi que leur pronostic anatomique moins favorable que celui des décollements de rétine avec déhiscence identifiée.