Objectif : Rapporter un cas de kératite à Nocardia abscess.

Matériels et Méthodes : Cas clinique.

Observation : Une nocardiose cornéenne a été diagnostiquée sur des cultures réalisées à partir de grattages cornéens dans un cadre de kératite traumatique végétale. L’identification d’espèce abscessus (Nocardia asteroides) a été réalisée par l’observatoire des nocardioses de Lyon. Une réponse cornéenne a été obtenue par un traitement antibiotique adapté à l’antibiogramme par voie locale (gentamicine fortifiée et céfazoline fortifiée) et par voie générale (doxycycline). Un rebond à l’arrêt du traitement à 3 mois a nécessité la réintroduction des antibiotiques pour une durée prolongée de 9 mois avec persistance d’une cicatrice cornéenne.

Discussion : La nocardiose est due à une bactérie Gram positif, aérobie stricte et acido-alcoolo résistante. L’identification bactériologique se fait par l’observation de pseudo-mycelium Gram positif et des hyphes acido-alcoolo résistants. Nocardia asteroides est l’espèce pathogène la plus fréquente chez l’homme. Il s’agit d’une bactérie tellurique ubiquitaire dont la porte d’entrée chez l’homme est le plus souvent respiratoire. Des cas de kératite à Nocardia asteroides ont été rapportés après un traumatisme local tellurique mais également chirurgical après LASIK. La sensibilité aux antibiotiques des bactéries du genre nocardia est à déterminer pour chaque espèce. La durée de l’antibiothérapie doit être prolongée de 3 à 12 mois selon la gravité de l’infection avec un risque de rechute à l’arrêt précoce des antibiotiques ou lors de l’introduction de corticoïdes locaux.

Conclusion : La nocardiose cornéenne est rare. L’identification du genre nocardia et de l’espèce ainsi que la détermination de l’antibiogramme sont importants pour adapter un traitement qui sera toujours de longue durée.