540 - Épithéliopathie en plaque après vaccination d’hépatite B : à propos d’un cas. - 23/04/09
G* DAGHOUJ,
H MAARIF,
L RAHMANE,
B ALLALI,
K DGADEG,
S FADILI,
D LAHBIL,
A ELKETTANI,
H LAMARI,
K ZAGHLOUL,
A AMRAOUI
Introduction : L’épithéliopathie en plaque est une affection inflammatoire engendrant des lésions de l’épithélium pigmentaire et de la chorio-capillaire. Elle est rare et touche plus particulièrement l’adulte jeune sain. La survenue de telle manifestation au décours d’une vaccination est peu fréquente.
Objectifs et Méthodes : Nous rapportons un cas d’épithéliopathie en plaque après une vaccination anti-hépatique B avec une revue de la littérature.
Observation : Patient de 31 ans, sans antécédent pathologique particulier, consulte pour une baisse brutale bilatérale de l’acuité visuelle dans un contexte pseudo-grippal. L’interrogatoire a révélé la notion d’une vaccination contre l’hépatite B trois jours auparavant. L’examen ophtalmologique trouve une acuité visuelle de compte les doigts de loin à droite et de 2/10 à gauche. Au fond de l’œil, il existe une hyalite peu dense, avec de multiples foyers rétiniens confluents blancs-jaunâtres, prédominants à droite, sans vascularite associée. L’angiographie à la fluorescéine montre de nombreuses lésions placoïdes occupant tout le pôle postérieur. Ces lésions sont hypofluorescentes aux temps précoces et hyper-fluorescents aux temps tardifs. Le patient est mis sous corticothérapie, à pleine dose pendant 20 jours, rapidement dégressive. Six mois plus tard l’acuité visuelle est remontée à 6/10 à droite et 9/10 à gauche. Seules quelques lésions cicatricielles atrophiques persistent.
Discussion : L’épithéliopathie en plaque se traduit par une baisse brutale souvent bilatérale de l’acuité visuelle. L’examen ophtalmologique et l’angiographie à la fluorescéine révèlent les signes caractéristiques de l’affection. Ses étiologies sont encore mal connues, cependant dans le tiers des cas, une affection systémique est associée. De nombreuses manifestations ophtalmologiques après la vaccination anti-hépatique B sont rapportées dans la littérature : une neuro-papillite bilatérale, le syndrome des tâches blanches multiples évanescentes et l’occlusion de la veine centrale de la rétine. Son évolution spontanée est favorable. Le pronostic visuel final dépend de l’atteinte fovéolaire.
Conclusion : La possibilité d’une atteinte inflammatoire oculaire après la vaccination contre l’hépatite B ne doit pas être méconnue et doit être systématiquement déclarée au centre de pharmacovigilance.
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Vol 32 - N° HS1
P. 165 - avril 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.