Introduction : Le but de notre travail est de montrer et d’analyser l’aspect en tomographie en cohérence optique (OCT) des foyers de rétinochoroïdite toxoplasmique et leur évolution.

Matériels et Méthodes : Nous avons analysé rétrospectivement l’aspect en OCT du foyer de rétinochoroïdite, d’origine toxoplasmique confirmée, de 5 patients adultes pris en charge dans notre service. Chaque patient avait bénéficié d’un examen OCT passant par le foyer, lors du diagnostic, puis au cours de l’évolution sous traitement antiparasitaire. Il s’agissait de toxoplasmoses supposées acquises.

Résultats : 1 patiente était porteuse d’un foyer papillaire, 2 patients présentaient 1 foyer situé au pôle postérieur hors de la papille, et 2 patients étaient atteints d’un foyer localisé en périphérie rétinienne. L’OCT initial de chaque patient retrouvait une hyper réflectivité et un épaississement des couches internes de la rétine qui masquaient les couches externes. S’y associait également un décollement séreux rétinien. L’évolution a été marquée dans un premier temps par une disparition du décollement séreux rétinien. Enfin, l’hyper réflectivité et l’épaississement des couches internes ont laissé place à un aspect d’amincissement de la rétine sensorielle avec hyper réflectivité postérieure.

Discussion : Il semble que le phénomène de nécrose rétinienne liée à la présence du toxoplasme se traduise à l’OCT par une hyper réflectivité et un épaississement des couches internes de la rétine, associés à un décollement séreux rétinien. Puis, lors de la cicatrisation, l’aspect aminci de la rétine sensorielle avec hyper réflectivité postérieure représente l’atrophie rétinienne cicatricielle, comme on peut l’observer au cours des dégénérescences maculaires liées à l’âge de forme atrophique. Cette corrélation entre l’image OCT et la physiopathologie de la maladie pourrait être utilisée dans des études complémentaires, afin d’étudier la cinétique de l’évolution du foyer choriorétinien et de comparer la rapidité d’efficacité des traitements antiparasitaires utilisés.

Conclusion : Notre travail suggère l’intérêt du suivi en OCT des foyers de toxoplasmose en eux mêmes afin d’en apprécier la guérison de manière plus précise.