558 - L’endophtalmie après abaissement traditionnel du cristallin. - 23/04/09
I* ELMAHJOUBI,
S BHALLIL,
AI BENATIYA,
F CHRAIBI,
H TAHRI
Introduction : La chirurgie de la cataracte a connu un énorme progrès par l’évolution des techniques chirurgicales. Cependant l’abaissement traditionnel du cristallin est encore pratiqué dans certains pays en voie de développement. Les complications de cette technique sont graves et sont représentées essentiellement par le glaucome, le décollement de rétine et l’endophtalmie.
Matériels et Méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective réalisée entre janvier 2005 et octobre 2008 portant sur tous les patients admis pour endophtalmie suite à un abaissement traditionnel du cristallin.
Résultats : L’étude est réalisée chez 6 patients admis dans un tableau d’endophtalmie, l’âge moyen est de 77 ans avec une prédominance masculine. Tous les patients sont analphabètes et issus d’un niveau socio-économique modeste. Le délai moyen d’apparition de la symptomatologie clinique est de 13 jours. L’acuité visuelle est effondrée chez tous les cas. Une plaie limbique punctiforme de 2 mm a été visible en temporal supérieur dans 4 cas et en nasal supérieur dans 2 cas. Un prélèvement oculaire avec une étude cytobactériologique a objectivé la présence du pseudomonas aeruginosa dans 2 cas. L’évolution a été défavorable chez tous les patients qui ont enfin subi une éviscération.
Discussion : L’abaissement du cristallin consiste à basculer le cristallin opacifié dans le vitré, à l’aide d’un stylet non stérile. La survenue de l’endophtalmie chez ces patients est expliquée par la création d’une porte d’entrée au niveau de la région limbique. La gravité de l’endophtalmie dans nos cas est expliquée par la virulence du germe en cause, en effet nos prélèvements ont objectivé un pseudomonas aeruginosa multi-résistant dans deux cas. Le recours à ce type de pratique est expliqué par la situation précaire des patients sur le plan socio-économique et intellectuel.
Conclusion : Ce travail souligne le danger encouru par les patients victimes de cette pratique archaïque existant encore dans plusieurs pays en voie de développement. Une stratégie de lutte contre la cécité basée sur l’information des populations devra permettre de mettre fin à cette pratique ancestrale.
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Vol 32 - N° HS1
P. 170 - avril 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.