512 Abcès de cornée chez l’enfant traité par orthokératologie : à propos d’un cas - 14/05/09
Pediatric infectious keratitis related to orthokeratology: a case report
Résumé |
Introduction |
L’orthokératologie a pour but de corriger la myopie et l’astigmatisme cornéen par l’utilisation de lentilles rigides à géométrie inversée destinées à créer un amincissement épithélial central. Ces lentilles sont portées en période de sommeil nocturne. Cette méthode, dont l’efficacité est transitoire, est loin d’être dépourvue de risques, en particulier infectieux.
Matériels et Méthodes |
Description clinique d’un abcès de cornée chez une enfant de 9 ans adaptée depuis un mois en orthokératologie.
Observation |
Il s’agit d’une enfant de 9 ans myope et astigmate de − 1,50 (− 1,25) 40° œil droit, adaptée en Angleterre en lentilles d’orthokératologie en port nocturne un mois auparavant. Elle consulte pour flou visuel et œil droit rouge et douloureux. L’interrogatoire n’a décelé aucune erreur de manipulation, de port et d’entretien. L’examen clinique retrouve une baisse d’acuité visuelle à 4/10. L’examen à la lampe à fente retrouve une ulcération cornéenne para centrale associée à un infiltrat stromal de 2,5 mm×1 mm évoquant un abcès cornéen d’origine infectieuse. Des prélèvements bactériologiques, mycologiques et amibiens au niveau de la cornée et de l’étui à lentilles ont été réalisés sans pouvoir identifier le germe en cause. Un traitement probabiliste par antibiotiques topiques a été instauré en urgence et a permis d’observer une cicatrisation épithéliale progressive avec persistance d’une taie cornéenne séquellaire.
Discussion |
Un essor important de l’orthokératologie est actuellement observé dans les pays anglo-saxons et en Asie depuis l’apparition de lentilles à haute perméabilité à l’oxygène. En France, l’orthokératologie reste très peu pratiquée et la plupart des ophtalmologistes contactologues y sont réticents. En effet, une revue de la littérature publiée au niveau mondial concernant les complications infectieuses attribuées à l’orthokératologie, montre un taux élevé d’abcès cornéens sévères, centraux, dus à des organismes agressifs comme les bacilles gram-négatifs, ou les amibes acanthamoeba, et survenant en majorité chez des enfants et adolescents.
Conclusion |
Devant la popularité croissante de l’orthokératologie dans les pays anglo-saxons, où elle est essentiellement pratiquée par des optométristes, il semble important s’insister sur le fait qu’un tel remodelage mécanique de la cornée n’est pas dénué de risques de complications infectieuses graves pouvant engager le pronostic visuel, notamment chez l’enfant.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 32 - N° S1
P. 1S157 - avril 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.