L’objectif de notre étude est de rapporter notre expérience de l’injection intravitréenne de bevacizumab dans le traitement des néovaisseaux choroïdiens rétrofovéolaires compliquant des foyers de choriorétinite.

Nous avons étudié rétrospectivement une série de 4 yeux chez 3 patients ayant développé une néovascularisation choroïdienne rétrofovéolaire sur des foyers de choriorétinite. Ils ont bénéficié d’injections intravitréennes de bevacizumab. L’efficacité a été évaluée par l’acuité visuelle, l’aspect au fond d’œil, l’angiographie fluoréscéinique et la tomographie en cohérence optique.

L’âge moyen des patients était de 25 ans (avec des extrêmes allant de 15 à 35 ans). L’acuité visuelle initiale était en moyenne 20/63 (avec des extrêmes allant de 20/400 à 20/25). Le bilan initial a mis en évidence des néovaisseaux rétrofovéolaires compliquant des foyers choriorétiniens du pôle postérieur. Pour 3 yeux, les foyers ont été reliés à une infection à Chlamydiae psitacci et à une Toxoplasmose pour le quatrième. Les néovaisseaux sont apparus en moyenne 17 semaines après la cicatrisation des foyers. La durée moyenne de suivi était de 9,75 mois avec un nombre moyen d’injections intravitréennes de bévacizumab de 3,25 par œil (avec des extrêmes allant de 1 à 6). En moyenne,l’acuité visuelle s’est améliorée de 3 lignes, et la cicatrisation des néovaisseaux a été confirmée par la tomographie en cohérence optique et l’angiographie. Il n’a pas été observé d’effets secondaires liés à l’injection ou au produit injecté

L’injection intravitréenne d’anti-VEGF est devenu le traitement de référence des néovaisseaux choroïdiens compliquant la DMLA, mais son utilisation dans le traitement des néovaisseaux choroïdiens développés sur des foyers de choriorétinite reste rare, la majorité des auteurs lui préférant la photothérapie dynamique. Nous obtenons dans notre série d’excellents résultats anatomiques et fonctionnels

L’injection intravitréenne de bevacizumab permet d’obtenir une amélioration significative de l’acuité visuelle chez des patients présentant une néovascularisation choroïdienne rétrofovéolaire compliquant une choriorétinite infectieuse. Ces premiers résultats seront à confirmer dans une étude comparative avec un nombre plus élevé de patients.