Le but de cette étude est d’évaluer l’intérêt de la biopsie des glandes salivaires accessoires (BGSA) dans le diagnostic des uvéites sarcoïdosiques.

Cette étude rétrospective reprend les résultats des BGSA réalisées chez 230 patients qui s’étaient présentés à la Pitié-Salpêtrière avec une uvéite d’origine indéterminée. Les conclusions histologiques ont été confrontées d’une part aux résultats d’autres examens relevants tels que les taux sériques d’angiotensine-convertase (ACE) et de lysosyme, l’intradermo-réaction, la radio ou le scanner thoracique, les épreuves fonctionnelles respiratoires (EFR), le lavage bronchoalvéolaire et la scintigraphie au gallium, et d’autre part, au diagnostic final de l’uvéite. Ont été considérés comme compatibles avec une sarcoïdose un taux sérique d’ACE supérieur à 100 UI/l et de lysosyme supérieur à 10 mg/l, une anergie à l’IDR ainsi qu’une lymphocytose au lavage bronchoalvéolaire, de même que les anomalies rencontrées classiquement dans la sarcoïdose sur la radio ou le scanner thoracique, les EFR et la scintigraphie au gallium.

Sept biopsies sur 230 ont montré des granulomes sarcoïdosiques au niveau des glandes salivaires accessoires pour un total de 17 sarcoïdoses histologiques. La spécificité, la sensibilité et la valeur prédictive positive de chaque examen ont été calculées.

La rentabilité de la BGSA aurait pu être améliorée en limitant la procédure aux patients qui ont au moins deux résultats positifs parmi les examens suivants : élévation du taux sérique d’ACE (> 100 UI/l) et/ou lysosyme (> 10 mg/l), anergie à l’intradermo-réaction et/ou image radiologique compatible. Dans ces conditions, le taux de positivité passe de 3 % (7/230) à 10 % (7/70) sans perte de sensibilité (100 %).

La BGSA est utile dans la recherche et le diagnostic des uvéites sarcoïdosiques. Afin d’en améliorer la rentabilité, la biopsie devrait être réalisée dans un deuxième temps en limitant la procédure aux patients qui ont au moins deux résultats positifs parmi certains examens de 1^re ligne.