Le futur, catégorie évidente tant qu’on ne cherche pas à la définir, s’avère souffrir d’un déficit de recherche dans la perspective de la clinique psychopathologique. À partir d’une expérience avec des patients âgés hospitalisés (trois cas cliniques seront présentés, renvoyant à autant de configurations spécifiques), il s’agira de questionner, d’une part, la fonction psychique du futur dans le processus du vieillissement et, d’autre part, plus fondamentalement, de comprendre comment le futur, et l’espoir, se constituent au fur et à mesure de l’émergence et de la structuration de l’appareil psychique. Un aussi vaste programme sera ici envisagé : à partir du passage de l’hallucination, pensée comme répétition, à l’attente, au différé. Ces derniers contiennent, au moins de manière potentielle, la perspective d’un futur résultant, en appui sur le processus primaire, d’un déplacement ; à partir des propositions de D. W. Winnicott quant à la crainte de l’effondrement, celle-ci formant une situation nodale entre les deux points précédents ; enfin, à partir de la bascule entre Moi Idéal et Idéal du moi. En effet, alors que le premier est l’instance de l’immédiateté, le second est celle de la perspective temporelle étayée sur la temporalité transmise par les parents.

Everybody knows what the future is, but it is still difficult to define it. Not that many psychoanalytic researches deal with this concept. This work will be based on my experience with three older hospitalized patients. I will try to define, on the one hand, the psychic function of the future in the aging process and, on the other hand, to understand more fundamentally how future and hope are build in our childhood, being formed with the emergence of ours psychic apparatus. I will think it around three axes: the hallucination and the capacity of waiting; the works of D. W. Winnicott about the fear of breakdown; the transformation from an ideal ego to the ego ideal.