Facteurs sociodémographiques, conduites addictives et comorbidité psychiatrique des usagers de cannabis vus en consultation spécialisée - 19/06/09
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Résumé |
Objectif et mesures |
Nous présentons les caractéristiques sociodémographiques, la prévalence de l’abus et de la dépendance au cannabis et aux autres substances psychoactives (critères DSM-IV) ainsi que la comorbidité des troubles mentaux dans les 12 derniers mois (diagnostics évalués par le Mini-International Neuropsychiatric Interview [MINI] et les critères DSM-IV) chez 90 usagers de cannabis vus en consultation spécialisée cannabis à l’hôpital Lariboisière.
Résultats |
Les caractéristiques sociodémographiques des usagers associent : une prédominance d’hommes (67 %), un âge moyen de 27,5 ans (±8,4), une majorité de célibataires ou divorcés (59 %). Deux tiers des usagers (67 %) sont actifs ou étudiants et 32 % sont inactifs. D’un point de vue des ressources, 22 % des usagers perçoivent l’allocation chômage, le RMI ou une AAH et 11 % sont sans aucune ressource. La majorité des usagers sont venus d’eux-mêmes (63 %) et la plupart ont déjà consulté un psychologue ou un psychiatre par le passé (73 %). Les usagers sont pour la grande majorité dépendants (82 %) et abuseurs (9 %) du cannabis dans les 12 derniers mois. En dehors du tabac, on retrouve une dépendance à l’alcool chez seulement 7 % des usagers, une dépendance à la cocaïne ou à l’ecstasy chez 2 %. Les principales substances consommées sur la vie sont le tabac (99 %), l’alcool (96 %) et la cocaïne (41 %). La consommation cannabique dans les six derniers mois est de 5,8 (±4,4) joints quotidiens, 12 (±10,5)g hebdomadaires et le coût mensuel de 159 € (±133). Le cannabis est consommé dans plus des trois quarts des cas sous forme de haschisch. Environ un usager sur deux (48 %) présente au moins un trouble de l’humeur et plus de la moitié (55 %) au moins un trouble anxieux dans les 12 derniers mois. Les troubles de l’humeur sont l’épisode dépressif majeur (38 %), la dysthymie (19 %), l’hypomanie (3 %) et la manie (1 %). Les troubles anxieux sont la phobie sociale (29 %), l’anxiété généralisée (17 %), le trouble panique avec et sans agoraphobie (16 %), le trouble obsessionnel compulsif (12 %), l’agoraphobie sans trouble panique (9 %) et le syndrome de stress post-traumatique (5 %). Le pourcentage de schizophrènes est de 4 %. Les femmes souffrent plus fréquemment que les hommes d’au moins un trouble de l’humeur (64 % versus 41 % ; p=0,04) ou d’un syndrome de stress post-traumatique (17 % versus 0 % ; p<0,001) sur les 12 derniers mois.
Conclusion |
En dehors du tabac, 80 % des usagers vus à notre consultation sont uniquement dépendants ou abuseurs du cannabis. Les taux de dépendance au cannabis sont très élevés. En comparaison avec les études publiées sur les autres consultations spécialisées cannabis en France, les usagers vus à l’hôpital Lariboisière sont plus âgés, plus fréquemment des femmes, plus dépendants du cannabis et ont une comorbidité élevée de troubles de l’humeur et anxieux. Certains résultats de notre étude ont été présentés lors de la réunion de l’Association française de psychiatrie biologique du 14 novembre 2006 [L’Encéphale 33 (2007) 101].
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Context |
In the 1990s, cannabis consumption in France increased considerably. So, in 10 years, the number of adolescents reporting regular cannabis use (10 or more times during the last 12 months) tripled. In 2004, an official program to address problems related to cannabis addiction was implemented. As part of this program, specific outpatient settings for cannabis use disorders were created.
Objective |
We present the sociodemographic characteristics, the prevalence of cannabis, alcohol and others psychoactive substances and the prevalence of mental disorders in 90 cannabis users seen at an outpatient specific setting for cannabis use disorders in the Lariboisière hospital (a university hospital in Paris).
Measures |
Twelve months prevalence of substance abuse and dependence, psychiatric diagnoses based on the DSM-IV and the Mini-International Neuropsychiatric Interview (MINI) results are described.
Results |
The study population had the following characteristics: 67% male, mean age 27.5 (S.D.=8.4) years and 59% single or divorced. Approximately, two-thirds of the users (67%) were students or currently working and 32% were unemployed. Twenty-two percent of the cannabis users received unemployment, welfare or disability benefits and 11% declared no source of revenue. Most of the users (63%) decided on their own to seek care at the setting. Seventy-three percent of the subjects had seen a psychologist or a psychiatrist in the past, with or without relation to cannabis use. By far, most of the users were cannabis dependent (82%) and 9% cannabis abusers in the last 12 months according to DSM-IV criteria prior to their visit. Seven percent of the cannabis users had alcohol dependence and 7% were abusers. The 12 months prevalence of cocaine or ecstasy dependence was 2% and the prevalence of benzodiazepines, heroin or stimulants dependence 1%. The main substances used over lifetime were tobacco (99%); alcohol (96%); cocaine (41%); benzodiazepines and hypnotics (41%); ecstasy (40%) and heroin (23%). Four percent of cannabis users had a history of intravenous drug use. The main consumption mode of cannabis in France is the blunt. About three-quarters of the consumption is in the form of resin (hashish) and one-quarter as marijuana (grass). The average consumption of cannabis in the last six months was equivalent to 5.8 blunts per day (S.D.=4.4) and 12g per week (S.D.=10.5), and the average monthly cost was 159 € (S.D.=133) (234 USD, S.D.=196). The prevalence of psychiatric disorders according to DSM-IV criteria in the sample is high. A current mood disorder was present in 48% and an anxiety disorder in 55% of the cannabis users in the last 12 months. The prevalence of affective disorders in the last 12 months was major depressive disorder (38%), dysthymia (19%), hypomania (3%) and mania (1%). The prevalence of anxiety disorders in the last 12 months was social phobia (29%); generalised anxiety disorder (17%); panic disorder with or without agoraphobia (16%); obsessive compulsive disorder (12%); agoraphobia without panic disorder (9%) and post-traumatic stress disorder (5%). The prevalence of schizophrenia was 4%. The prevalence of bulimia was 4% and no anorexia. Women are more likely to report an affective disorder (64% versus 41%; p=0.04) or a post-traumatic stress disorder (17% versus 0%; p<0.001) in the last 12 months. The prevalence of family history for psychiatric disorders was 52% and for addiction, 59%.
Conclusions |
The cannabis users seen in our specific setting are a fairly homogeneous group and for the most part addicted to cannabis only, but with very high rates of dependence. Indeed, other than tobacco dependence, 80% of the users were only dependent on, or abused on cannabis in the last 12 months. In comparison with the cohort of French cannabis users (n=4202) seen at specific outpatient settings for marijuana users in 2005, cannabis users seen in Lariboisière Hospital are older, the percentage of females is greater, they are more dependent on marijuana and have a high prevalence of affective and anxiety disorders.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Cannabis, Abus/dépendance, Comorbidité des troubles mentaux, Consultations spécialisées
Keywords : Cannabis, Drug abuse/dependence, Comorbidity of mental disorders, Specific setting
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Vol 35 - N° 3
P. 226-233 - juin 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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