Identifier les facteurs de gravité (FG) des BEc en analysant conjointement l’hôte, la génétique bactérienne et la sensibilité aux antibiotiques (AB) des souches.

Étude prospective multicentrique, inclusion de toutes les BEc observées chez l’adulte en 2005 dans 15 hôpitaux français. La gravité est définie par le décès, l’hypotension persistante malgré le remplissage ou nécessitant des catécholamines, et/ou le passage en réanimation. Les FG sont identifiés par régression logistique uni puis multivariée.

1 042 adultes ont été inclus, dont 57,5 % de femmes. L’âge médian est de 67 ans, 19 % des BEc sont nosocomiales. Les comorbidités les plus fréquentes sont le tabac (22 %), le diabète (20 %), l’insuffisance rénale (15 %), cardiaque (13 %), l’éthylisme chronique (12 %). Au moins un facteur d’immunosuppression est retrouvé dans 38 % des cas. Quand elle est identifiée (73 %), la porte d’entrée (PE) est surtout urinaire (74 %) ou digestive (21 %). Les taux de résistance aux AB sont : amoxicilline 54 %, céfotaxime 3,5 %, ofloxacine 16 %, TMP/SMX 29 %. Les souches sont pour 52 % du groupe phylogénétique B2, 21 % du groupe D, 22 % du groupe A et 5 % du groupe B1. Le pourcentage de formes graves est de 20,5 % et la mortalité de 13 %. En analyse multivariée, les FG sont : l’âge croissant, une hospitalisation préalable à la BEc, l’immunodépression, l’éthylisme chronique, la cirrhose et une PE cutanée. Une PE urinaire et la présence de l’adhésine papGII sont associées à une moindre gravité.

Les formes graves de BEc sont surtout liées à l’hôte. La gravité est moindre en cas de porte d’entrée urinaire.