Devant l’évolution récente de l’épidémiologie des entérobactéries BLSE principalement liée à l’émergence de souches d’Escherichia coli productrices d’enzymes de type CTX-M, une étude a été proposée aux établissements de soins publics et privés du NPDC en associant les réseaux de microbiologistes et d’hygiénistes, l’ARMEDA (association régionale visant au bon usage des antibiotiques) et l’antenne régionale du C.CLIN Paris-Nord.

Évaluer rétrospectivement entre 2005 et 2007 l’évolution de l’incidence d’E. coli BLSE à partir des données des laboratoires de microbiologie et décrire prospectivement les caractéristiques épidémiologiques des patients porteurs d’E. coli BLSE au travers d’une revue de 15 dossiers par établissement.

25 établissements (1 CHU, 16 centres hospitaliers, 8 cliniques) ont participé à l’étude. Entre le premier semestre 2005 et le dernier semestre 2007, le pourcentage de souches d’E. coli BLSE isolées de prélèvements diagnostiques au sein de l’espèce est passé de 0,98 à 2,50 % et l’incidence des patients ayant eu un isolement d’E. coli BLSE dans un prélèvement diagnostique est passée de 0,09 pour 1000 jours d’hospitalisation à 0,27 en MCO. Sur 210 patients porteurs d’une souche d’E. coli BLSE, l’analyse des dossiers montre que dans 53 % des cas, la souche était isolée moins de 48 h après l’admission. Pour 14,4 % des patients, ni hospitalisation ni séjour en EHPAD dans les six mois ne pouvaient être associés avec la présence d’E. coli BLSE, 11.8 % des patients n’avaient eu de surcroît ni prise d’antibiotique dans les six mois, ni soins à domicile, ni de lien avec une profession médicale.

Cette étude confirme la composante communautaire des infections à E. coli BLSE dans les établissements de la région.