Évaluation de la prévalence et des déterminants de la colonisation à Pneumocystis jirovecii (Pj) chez des patients avec une maladie auto immune systémique (MAIs).

Étude prospective sur 4 mois chez des patients porteurs de MAIs. Critères d’éligibilité : âge > 18 ans, avoir une MAIs, hospitalisation de jour au cours de la période, accepter de réaliser une expectoration induite (EI). Exclusion : symptomatologie respiratoire aigue. La PCR Pj était réalisée sur une EI.

67 patients ont été explorés, 21 hommes et 56 femmes, d’âge médian 54 ans. 11 patients sur 67 avaient une PCR Pj positive (16,4 %). En analyse univariée, les facteurs associés à une PCR+ étaient : le sexe masculin (63 %), un taux de CD4 plus bas (528 vs 765/mm3), les doses de corticoïdes plus importantes (25 vs 15mg/j) et totales (9,4g vs 5,5g). En analyse multivariée seul le sexe masculin était un facteur associé à la colonisation. En raison du faible effectif de colonisation chez les femmes nous avons réalisé une étude stratifiée selon le sexe qui retrouvait les facteurs suivants associés à la colonisation chez les hommes : la dose journalière de corticoïdes et la lymphopénie.

Peu d’études portent sur la colonisation par Pj dans cette population. Seule une étude réalisée chez des patients avec une polyarthrite rhumatoïde retrouvait une prévalence de 10 %. Cette prévalence est estimée entre 0 à 58 % chez des patients VIH négatifs. L’importance de la colonisation chez l’homme dans notre étude, reflète peut être la gravité plus importante des MAI chez les sujets de sexe masculin. L’importance de la colonisation doit faire envisager le dépistage dans cette population en particulier en cas de surenchère thérapeutique par les biothérapies. L’intérêt d’une prophylaxie primaire est à évaluer.