Les infections urinaires chez le blessé médullaire sont la première cause de morbidité et d’hospitalisation. Elles représentent un problème majeur de santé public de par leur fréquence, leur gravité. Leur diagnostic et leur prise en charge sont difficiles et peu étudiés.

Étude rétrospective descriptive chez les patients présentant une infection urinaire fébrile (IUF) et porteurs de vessie neurologiques, hospitalisés dans notre centre qui possède une expertise dans la prise en charge du sujet handicapé.

Sur les 116 épisodes survenus chez 108 patients, la cause de la vessie neurologique est : paraplégie (n=60), tétraplégie (n=20), sclérose en plaque (n=19), lésion cérébrale (n=9). La température moyenne est de 38,9 °C. Les diagnostics d’IUF sont 72 pyélonéphrites aigues, 29 prostatites et 15 orchi épididymite. Les principaux germes responsables sont Escherichia coli (n=56), Pseudomonas aeruginosa (n=14), Klebsiella spp. (n=12) et Proteus spp. (n=6). Les hémocultures sont positives dans 18 cas. Le traitement entrepris est composé d’une bithérapie initiale dans 68 cas et d’une monothérapie dans 45. La durée moyenne de traitement est de 20 jours (2-60 j). Les principaux antibiotiques utilisés sont les céphalosporines de 3^e génération (n=82), les aminoglycosides (n=56) et les fluoroquinolones (n=40). L’évolution est favorable dans 102 cas, 88 % en cas de monothérapie initiale et 91 % en cas de bithérapie. Aucun décès n’a été retrouvé. La durée de traitement ne modifie pas le pronostic (93 % d’évolution favorable si le traitement est inférieur ou égal à 15 j et 88 % si supérieur à 15 j).

Une durée de traitement prolongée et une bithérapie antibiotique ne semblent pas nécessaires pour le traitement des IUF sur vessie neurologique.