Disposer d’un typage complet et d’un antibiogramme des souches d’infection invasive à Nm est précieux à l’échelon individuel (adaptation de l’antibiothérapie, vaccination de l’entourage) et collectif (surveillance des clones, prophylaxie de masse). Tout pf impose une antibiothérapie précoce (moindre morbi/mortalité). L’antibiothérapie pré-hospitalière négative le plus souvent les cultures du sang et du LCR et même de la peau. Or, malgré les progrès de la biologie moléculaire, un cultivât reste indispensable au typage complet et à l’antibiogramme de Nm. Aussi, la trousse pf du SAMU 76 a été équipée d’une hc à prélever avant l’injection de céfotaxime, et à remettre dans la trousse à temperature ambiante.

En 18 mois, 4 cas de pf diagnostiqués par hc pré-hospitalière ont été recensés : 2 cas avec cultures hospitalières négatives ; 1 cas avec LCR aussi positif ; 1 cas avec biopsie de pf aussi positive. Dans 1 cas (âgé de 2 ans), l’hc a été obtenue par ponction intra-osseuse nécessaire à un remplissage vasculaire ; cette hc était aussi positive à Staphylococcus epidermidis et Streptococcus oralis (souillures). Dans les 4 cas, le cultivât permettait la réalisation d’un antibiogramme et le transfert de la souche au Centre National de Référence pour typage.

Devant un pf, rien n’est plus urgent que l’antibiothérapie. À domicile, dans les mains expertes du SAMU, le prélèvement d’une hc ne retarde pas le traitement. Preuve est faite que les conditions difficiles de prélèvement et de transport n’entravent pas la culture, et que l’hc pré-hospitalière peut être la seule opportunité d’obtenir un cultivât, d’où découlent des mesures individuelles et collectives. Ceci incite à recommander que tous les SAMU de France soient équipés d’une trousse pf avec hc.