Une étude prospective interventionnelle des activités transversales en infectiologie a été réalisée au Centre Hospitalier de Valenciennes de novembre 2007 à février 2009, dès l’embauche d’un référent clinicien à mitemps. L’établissement offre 1 834 lits et emploie 400 prescripteurs.

1 134 interventions, concernant 699 patients, ont été analysées.

55 % des avis étaient relatifs à des infections liées aux soins. Dans 73 % des cas, des anti-infectieux avaient été prescrits avant la demande d’avis ou l’alerte des microbiologistes, du praticien en hygiène ou du pharmacien. 59 % des prescriptions étaient inadéquates. Seuls 45 % des avis reposaient sur la recherche préalable d’une documentation microbiologique de qualité. 25 % des «þdocumentationsþ» étaient en fait des prélèvements non contributifs. 46 % des prescriptions étaient inappropriées par erreur d’indication clinique. Préciser toutes les raisons d’inadéquation a aidé à identifier les actions prioritaires à mener. Au moins 70 % des avis ont été correctement suivis, grâce aux échanges directs avec les équipes soignantes, après déplacements du référent dans les services dans 91 % des cas. L’étroite collaboration entre les acteurs de l’équipe opérationnelle en infectiologie a favorisé l’acceptabilité de ces interventions : la majorité des prescripteurs a perçu cette nouvelle activité en termes de services rendus. Leur participation aux changements à opérer a donc été accrue. Ce travail d’équipe a permis, dans 53 % des cas, soit d’éviter une prescription injustifiée, soit la correction d’une prescription inadéquate.

La rédaction de protocoles et des évaluations des pratiques professionnelles sont en cours. Ce rapport, présenté aux membres du Comité Médical d’Établissement, a prouvé l’impact positif de ces activités non tarifées, et permis de solliciter plus de moyens.