La diarrhée chronique du voyageur durant plus de 3 semaines est un syndrome connu, mais dont les microorganismes en cause ne sont pas toujours mis en évidence. Si bactéries et virus sont souvent recherchés en routine comme agents de la diarrhée du voyageur, ce n’est pas toujours le cas pour les parasites difficiles à déceler à l’examen coprologique parasitaire standard, même si des cas de diarrhée de voyageur dus à des coccidies ont été rapportés dès les années 1980. Au CHU d’Amiens, la recherche des coccidies sur les selles diarrhéiques est systématiquement faite depuis 2007.

Les cryptosporidies sont détectées par la recherche des coproantigènes (immuno-chromatographie) et grâce à la coloration des oocystes sur frottis de selles (Ziehl modifié). L’identification d’espèce est faite par PCR/RFLP.

En 2008 (14 juillet et 7 octobre), deux cas de coccidiose intestinale ont été ainsi dépistés chez des voyageurs au retour d’Afrique : 1) une cryptosporidiose due à Cryptosporidium hominis chez un enfant de sexe féminin âgé d’un an après un séjour de deux mois en Guinée et qui présentait une diarrhée persistant depuis un mois ; 2) une isosporose due à Isospora belli chez un homme âgé de 55 ans, expatrié pour raisons professionnelles en Mauritanie en zone urbaine, hospitalisé 10 jours après son retour en France pour une diarrhée persistante sans fièvre et rebelle aux antibiotiques.

Ces deux cas démontrent une fois encore l’implication des parasites dans les diarrhées au retour du voyage et qu’il faut savoir prendre en compte dans le bilan biologique systématique.