La Brucellose est un problème de santé publique, surtout dans les régions rurales de l’Algérie, malgré les efforts de lutte déployés contre cette zoonose. Nous décrivons les aspects épidémiologiques, cliniques, biologiques, évolutifs ainsi que les modalités de prise en charge des cas de Brucellose rurale d’une région de l’ouest algérien.

Étude descriptive, rétrospective, concernant 120 cas de brucellose admis du 1 janvier 2000 au 31 décembre 2007, dans le service de maladies infectieuses de Hamam-Bouhdjar, région d’agriculture et d’élevage située à 50 km d’Oran. La confirmation des cas est faite par la sérologie de Wrigth > 1/80.

Parmi les 120 cas colligés, 85 sont de sexe masculin ; l’age moyen des patients est de 22 ans (extrêmes : 4 ans - 70 ans). L’affection était présente durant ces huit dernières années avec un maximum de cas en 2005 et 2006. Les patients sont originaires d’une région rurale ; 59 cas (49 %) avaient une activité professionnelle exposante ; la consommation de lait de vache est retrouvées chez tous les patients. Parmi les cas présentés, une famille est touchée dans sa totalité (15 personnes). 35 cas (29 %) sont hospitalisés au-delà de la troisième semaine d’évolution. La forme clinique typique sudoro-algique est retrouvée chez 90 cas (75 %) ; 21 cas (18 %) avaient un tableau clinique incomplet et dans 9 cas (7 %) il s’agissait d’une fièvre isolée. L’hémogramme objectivait : dans 24 cas (20 %) une hyperleucocytose ; dans 32 cas (26 %) une leucopénie ; dans 26 cas une anémie. La sérologie de Wrigth est positive chez tous les malades. Le traitement était à base de Doxycycline en association avec Streptomycine ou Rifampicine ou Gentamicine. La Rifampicine en monothérapie est utilisée 12 fois (9 enfants et 3 femmes enceintes). L’évolution est favorable dans 94 % des cas. 7 cas de spondylodiscite sont à noter. 85 % des patients ont fait la sérologie de contrôle après 1 an. Elle est revenue négative.

La Brucellose demeure un problème de santé publique en Algérie avec un impact économique considérable, d’où l’intérêt de renforcer encore plus le programme de lutte contre cette zoonose. La bonne évolution dépend de la précocité du diagnostic, chose qui n’est pas toujours évidente vu le polymorphisme clinique.