La propagation de SARM communautaires est décrite à travers le monde depuis le milieu des années 1990. La plupart des souches produisent la leucocidine de Panton-Valentine (LPV) et présentent des spécificités liées entre autres à l’existence de populations à risques. Nous rapportons ici la description d’un clone ST8 différent d’USA300, responsable d’infections chez des patients présentant, pour la plupart, une toxicomanie active.

Des souches de S. aureus isolément résistantes à la méticilline ont été identifiées entre janvier 2007 et janvier 2009 comme responsables de suppurations chez 9 patients. Les données démographiques et cliniques ont été recueillies, les caractéristiques moléculaires des souches déterminées à des fins de comparaison.

Ces infections sont survenues chez 6 hommes et 3 femmes, âge moyen 33 ans, dont 6 étaient toxicomanes et 2 vivaient dans des conditions précaires. Tous habitaient dans une zone géographique correspondant au centre et au nord de l’Illeet-Vilaine et à l’est des Côtes-d’Armor. Un lien de clonalité entre les souches a été confirmé par les caractéristiques moléculaires qui ont permis d’identifier un clone ST8, de type spa t008, muni d’une cassette mec de type IV, producteur de LPV et ne possédant pas l’élément génétique mobile ACME, signature moléculaire d’USA300.

Un nouveau clone de SARM communautaire émerge dans une zone géographique limitée, parmi des patients toxicomanes ou ayant des conditions de vie précaires. Son extension géographique est cependant difficile à préciser à partir des seules infections prises en charge en milieu hospitalier. Ses caractéristiques moléculaires le désignent comme génétiquement proche d’USA300, clone virulent nord-américain dont il se rapproche également par la production de LPV mais dont il diffère par l’absence de l’élément mobile ACME.