Les infirmières en France ont toute légitimité pour réaliser des actions de santé publique et d'éducation à la santé. Depuis 1972, les différents décrets de compétences qui ont structuré peu à peu la profession leur donnent toute latitude dans ce domaine. Cependant, sur le terrain, peu d'entre elles se sont approprié cette dimension spécifique du soin. Comment peuvent-elles faire reconnaître cette spécificité et ainsi devenir actrices des nouveaux enjeux de santé ? L'évolution actuelle des politiques de santé, qui mettent en avant la prévention et l'éducation thérapeutiques, le contexte de santé publique (vieillissement de la population, inégalités sociales de santé, maladies chroniques, contraintes budgétaires concernant les dépenses de santé, etc.) et enfin la refonte du programme de formation des instituts de soins infirmiers, qui devrait donner aux étudiants des compétences nouvelles en matière de conceptualisation de leur profession, vont permettre aux infirmières de repenser leur façon de soigner en réhabilitant le « prendre soin ». Elles se doivent, en tant que force professionnelle de premier plan, de mobiliser et mettre à profit leur expertise au service de la promotion de la santé de la communauté.